Entretien #11 – EFIX
Après avoir eu la chance d’interviewer Joachim Pastor, N’to et Worakls, Amnusique s’attaque cette fois-ci à un autre artiste faisant partie du Hungry Tour 2015. Notre 11ème entretien est ainsi dédié à EFIX, un jeune artiste Lillois basé à Montpellier depuis plusieurs années. Ce producteur de musique électronique s’est consolidé une solide réputation dans sa ville d’adoption mais aussi sur internet grâce à ses différents remixes, de Gary Jules en passant par Pharell ou encore Damian Marley, qui ont engrangé plusieurs millions d’écoutes sur son compte Soundcloud. Bonne lecture à toutes et à tous.
Bonjour EFIX, merci de nous accorder un peu de ton temps. Le principe de nos interviews est simple, on te pose d’abord quelques questions classiques sur ton travail puis on passera à des questions plus décalées, qui ne sont qu’un prétexte pour te connaître plus en profondeur. Tu as le droit à un Joker Amnésie si tu ne souhaites pas répondre à l’une de nos questions ou que tu ne sais pas quoi répondre. En 10 entretiens, le joker a été utilisé deux fois. Allez, c’est parti
Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter rapidement ? Qui est EFIX, quel est ton âge, d’où viens-tu, quel est ton style de musique etc…
Efix :
Salut ! Je me présente, EFIX, de mon vrai prénom Francois-Xavier, j’ai 25 ans, je suis né à Lille et je vis depuis un petit bout de temps à Montpellier où je me sens méga bien ! Avec le soleil, on ne peut qu’être heureux (ça c’est gratuit pour les autres) ! Je fais de la « Deep et Techno mélodique », même si je n’aime pas spécialement classer ma musique, car celle-ci évolue et continuera d’evoluer avec le temps, le courant, les plugs et VST (ndlr : Virtual Studio Technology). Je préfère plutôt catégoriser ma musique comme une recherche, un voyage ou une histoire que j’essaye de raconter. Du moins, sur mes prochains tracks originaux qui sortiront. Ma perception et mon idéologie sur la musique ont vraiment évolué et je n’essaye plus de me cantonner à un rythme ou à un style, mais plutôt dans des pays ou des endroits.
Tu peux nous dire depuis quand tu fais de la musique exactement ?
Efix :
Je fais de la musique depuis que j’ai 15 ans ! J’ai commencé à bidouiller sur Fruityloops, puis je me suis mis sur Ableton Live en m’imposant un rythme vers l’âge de 20 ans. C’est à dire 3 à 4 heures par jour, pour progresser et sentir une vraie évolution. C’est un peu comme la guitare, si tu n’oses pas et tu ne te forces pas au début, tu restes figé dans tes 4 accords magiques. J’essaye donc en permanence d’évoluer. Je suis encore loin de réussir tout ce que je désire, car on est seulement, enfin, pour ma part, dans une sensation de « se trouver vraiment », alors qu’en fait, chaque jour, tu te perds un peu plus dans le fond de ton esprit (sourire).
Putain c’est beau ! On va lancer un concours pour les internautes, celui qui arrive à tout comprendre sur ce que tu nous expliques, on lui offre une place pour ton concert ! Bon, on t’épargne la traditionnelle question sur le pourquoi du comment de ton nom de scène « EFIX ». On sait que ça vient des initiales de ton prénom « François-Xavier ». On va donc te demander plutôt combien de temps tu en as voulu à tes parents de t’avoir donné ce prénom ?
Efix :
En soit, c’est pas sur le prénom où je leur en ai voulu, c’est sur la longueur ! J’ai eu beaucoup de mal à écrire mon prénom au CP… Quand il fallait écrire 50 fois son prénom pour les exercices, où quand tu dois écrire ton prénom dans la marge et que, toi, ton prénom il ne rentre pas dans cette « fucking » (ndlr : fucking = pas très gentille) marge. On ne croirait pas, mais ce problème de marge avec mon prénom a traumatisé mon parcours scolaire. Lors du BAC, j’ai mis plus de temps à écrire mon prénom qu’à écrire quelque chose dans mes dissertations. Je sais que mes parents lisent les interviews et me suivent, donc je dirais que je ne leur en veux pas. Mais il est évident que mon fils/ma fille aura un prénom très court, par respect pour les marges (sourire). Enfin bref, j’ai l’impression d’être chez le psy là, je vais arrêter de me confier (rires).
C’est vrai, on était à deux doigts de te faire passer le test de Rorschach ! (dédicace à Worakls et à son logo). Tu es originaire de Lille mais tu vis à Montpellier depuis tout jeune. Tu peux nous parler un peu de la scène musicale actuelle de ta ville d’adoption ?
Efix :
Pour moi, Montpellier, est une ville vraiment formidable, quoi que l’on en dise. Je trouve qu’elle propose un pannel de couleurs musicales très varié et que les organisateurs (et clubs) se démènent pour y proposer des courants musicaux qui ne sont pas forcement sur le marché. Je me sens très proche de ma ville et en particulier des artistes de rue. C’est vraiment fascinant le nombre d’artistes qui peuvent y jouer. J’adore me balader la nuit en skate, échanger et parler avec ces artistes qui, pour moi, ont compris les bases et les principes de la vie. C’est à dire faire sourire les gens ou capter, le temps d’un instant, l’attention de la personne qui retourne ensuite à la vie active. Je sais, je n’ai absolument pas répondu à la question, enfin, j’ai répondu à coté, mais je préfère que l’on mette en avant nos artistes locaux. Ceux qui réchauffent le cœur de la ville et des rues plutôt que ceux que l’on trouve dans les boites de nuit. Je me sens plus proche de ce monde là.
Tu as des artistes à nous conseiller ?
Efix :
Des artistes à conseiller, oui, mais pas dans la catégorie « électro ».
Je vous conseille d’aller voir Maugan Kenward, Xkaem ou encore Seed Ja, qui est un très bon groupe de reggae.
Tu t’es principalement fait connaître par l’intermédiaire de tes remixes, tu penses que cet exercice est une bonne rampe de lancement pour les artistes ?
Efix :
À vrai dire, je pense que la rampe de lancement pour les artistes c’est surtout l’envie et faire son boulot avec le cœur. Privilégier le destin et y croire dur comme fer. Je ne dis pas que mon parcours est exemplaire, mais tout ce que j’ai pu faire est arrivé grâce à la chance que j’ai su provoquer. Je te donne un exemple, je me baladais en skate un soir d’été, et là je tourne la tête et je vois un mec dans la rue qui chantait un morceau. Le temps s’était cristallisé. C’est dans ces moments là où tu sais qu’il se passe quelques chose de magique et que tu tiens un truc. J’ai tout de suite cherché à rencontrer l’artiste pour que l’on puisse partager et créer quelque chose ensemble. Cette vibe, elle ne te trompe pas, tu la ressens et tu sais que tu vas pouvoir créer quelque chose de grand à tes yeux.
Tu penses que c’est plus facile de toucher les gens avec un morceau qu’ils connaissent déjà (Happy par exemple) et que l’on modifie; plutôt qu’avec une production originale ?
Efix :
Comme je viens de le souligner, je fais confiance au destin. Chaque morceau a une histoire bien distincte. A vrai dire, je n’ai jamais écouté le morceau original de Pharell ! Je me baladais (encore) un soir quand je suis tombé sur Allison qui avait repris ce morceau. Je n’avais même pas capté qu’il s’agissait de « Happy ». Nous avons échangé et tout de suite le courant est passé. Comme deux supers meilleurs copains. Je me suis donc dit que ce morceau était le morceau de notre rencontre et que nous devions l’enregistrer. C’est donc ce que l’on a fait mais jamais nous ne nous sommes dit « nous allons devenir de grandes stars » ! Tout s’est fait par hasard. Le morceau a finalement pas mal tourné mais si jamais il n’avait pas marché, la symbolique serait exactement la même .
Après, pour répondre quand même à cette question, je pense qu’il est plus facile de toucher les gens avec des repères, mais moi, ce que j’aime, c’est totalement l’inverse… C’est supprimer les repères que les gens pensent avoir et proposer quelque chose de différent. J’aime ce coté « défi », j’aime surprendre et j’aime cette différence. Plus j’évoluerai dans la musique, plus j’essayerai de m’y atteler.
Tu choisis comment tes morceaux à remixer, on pense à Mad World par exemple ?
Efix :
Les morceaux que je remixe font suite à mes voyages ou à des souvenirs qui ont marqué mon enfance. Et puis si tu regardes leurs paroles, en général, ce sont des tracks qui correspondent énormément avec ma personnalité et mon état d’esprit. J’ai fait tous ces remixes parce qu’à un moment donné de ma vie, ces morceaux ont suscité chez moi une émotion ou m’ont rappelé d’énormes souvenirs. En général, quand j’en réalise un, ça se passe pendant un voyage où j’écoute une musique en boucle. Et une fois à mon studio, je ne choisis pas le morceau car, finalement, c’est le morceau qui m’a déjà choisi (sourire). Je ne fais pas des tracks pour faire des tracks. J’ai essayé d’être productif à un moment donné, mais au final je me suis rendu compte que c’était contre mon éthique et que mon organisme ne pouvait pas travailler. Ça l’emmerdait profondément de faire des remixes pour faire des remixes (rires). Alors des fois, on me propose de faire des collaborations, mais je ne peux pas… Je n’y arrive pas, ça ne me touche pas…
Tu parles de voyages, c’est quelque chose de très important pour toi ?
Efix :
Pour moi le voyage est LA source d’inspiration. Je pense qu’il permet de créer des énergies qui vont bien au delà de la production. Des choses magiques, qui te donnent l’envie de recréer et de partager ces souvenirs que tu as pu vivre. Mettre une image dans la tête de quelqu’un par l’intermédiaire de ses oreilles, je trouve ça super fort.
Pour revenir à l’art du remix, n’est-ce pas compliqué de gérer le dilemme entre « ne pas toucher à un morceau que l’on adore pour ne pas le dénaturer » et « adorer un morceau et avoir envie d’y apporter sa touche personnelle en le remixant » ?
Efix :
La musique, c’est la seule chose qui nous permet de nous exprimer librement. Je trouve ça cool de se permettre de créer des choses différentes ou de proposer de voir le monde différement. Ma vision et ma façon de penser, c’est comme en skate ! C’est à dire, quand toi tu t’assois sur un banc, tu vois un objet où tes jambes peuvent se reposer ?! Et bien moi je vois une structure pour y faire des grinds. C’est ça un artiste ! Il propose quelque chose de différent avec le même matériau, il voit le monde différemment. C’est la même chose pour le street-art.
Et pour ceux qui trouvent ça même « blasphématoire » de toucher à certains morceaux ?
Efix :
Honnêtement, je ne force personne à écouter ma musique. Ceux qui trouvent ça « blasphématoire », et bien je peux les comprendre… mais ça prend une seconde de cliquer sur pause et d’écouter autre chose. L’art n’a jamais fait l’unanimité, mais il a toujours permis d’avancer. Dans toutes les musiques il y a des choses bien pourries, mais dans ces choses pourries, il y a des éléments à prendre et à retravailler ! De la matière et des idées tu en as partout. Je pense que le fait de pratiquer ce genre d’exercice est excellent pour développer ma propre créativité et me créer l’univers que je suis en train d’acquérir. Après, j’essaye au maximum de garder le coté acoustique pour garder l’âme du morceau original. Je fais donc mon maximum pour garder des » instruments » enregistrés en audio et non des VST.
Tu as fait ton premier Zenith il y a quelques semaines, tu peux nous dire comment ça s’est passé ?
Efix :
Oui, en fait, ce qui était assez fort, c’est que mon premier Zenith était également l’endroit où j’ai assisté à mon premier concert, pour les 10 ans de Tryo. Je devais avoir 13 ans. Donc symboliquement, c’était fort. Pour l’anecdote, après mon set, je suis allé m’asseoir pile-poil où j’etais assis 10 ans auparavant, avec mes yeux de gosse en train de regarder Tryo, comme un gamin. Et j’étais méga ému, je me suis dit « merde, je l’ai fait ».
Comme tu étais à domicile on suppose que tu avais pas mal de potes à toi et de la famille dans la salle ?
Efix :
Oui, j’avais pas mal de copains qui étaient là pour m’encourager. C’est super cool d’ailleurs de voir que les Montpellierains ne font qu’un avec toi, qu’ils te traitent comme « un produit local » et qu’ils ont envie de te voir briller pour pouvoir dire » il est de Montpellier » (sourire).
C’est une pression supplémentaire quand on on a ses proches qui nous observent ou au contraire, ça rassure ?
Efix :
Non, c’est une pression supplémentaire ! Tu n’as tellement pas envie de décevoir tes potes… Car ils sont là depuis le début pour toi. Tu as donc envie de tout donner et de déplacer les montagnes pour leurs têtes de citrons. Ouais, expression des années 20 (rires). Et personnellement, quand j’ai mes proches dans le public, je ne fais que de penser à eux pendant tout mon set. J’espère qu’ils dansent mais j’ai toujours l’impression qu’ils sont là juste pour me faire plaisir, encore et encore… Peut-être un gros manque de confiance en moi… (sourire)
Tu l’as vécu comment l’annulation d’I Love Techno il y a quelques mois ?
Efix :
Je l’ai vécu comme tous les gens qui sont venus de super loin. J’étais super triste. Je me faisais un plaisir d’ouvrir le mainstage d’I Love Techno, je m’en souviens encore, je tremblais comme une pucelle, et là, je reçois un coup de fil « Allo, EFIX, c’est annulé, tu ne joues pas… ». Jusqu’au dernier moment, j’y ai cru. À 18H30 la pression est complètement descendue… (aux toilettes pour l’information). Mais sincèrement, j’ai surtout pensé à tous les gens qui avaient réservé leurs préventes, parce que bon, c’est surtout pour eux que nous étions là.
Tu n’as pas peur que cette mésaventure signe l’arrêt de mort du festival ?
Efix :
Pour ma part, j’ai pris cette annulation comme un coup de pied aux fesses. Je me suis dis que je devrais tout faire et me battre afin de pouvoir figurer de nouveau sur ce line-up. Le jour où j’y reviendrais, ce sera pour jouer encore plus tard et devant encore plus de monde. Je suis plutôt du genre à me relever quand on me met des bâtons dans les roues (sourire). Peu importe le nom du festival, il y en aura toujours et il y aura toujours de la musique. S’il n’y a que le nom qui change (et que je ne deviens pas sourd entre temps), je serais heureux. On sait tous les raisons pour lesquelles le festival a été annulé. Pas besoin d’en dire plus, ni de remuer le couteau dans la plaie : vive la musique électronique !
Tu peux nous expliquer comment s’est passée la rencontre avec la team Hungry Music, avec qui tu réalises une tournée en 2015 ?
Efix :
C’est très simple, le soir de l’annulation d’I Love Techno, il a fallu rebondir très vite. On était tous très chauds pour jouer et moi je ne voulais pas rentrer chez moi la queue entre les jambes… C’est alors qu’une Hungry Party s’est organisée dans un club à Montpellier et que Dancecode (ndlr : talent agency) m’y a convié. Je ne le savais pas encore, mais en fait, j’allais passer l’entretien de la tournée Hungry Music ! J’ai donc joué 1h et, à la fin, Worakls, N’to et Joachim Pastor avaient l’air assez contents de mon set. C’est donc à partir de cet instant que tout a commencé. Comme quoi, des fois le destin semble te tourner le dos puis il te tend la main dans les secondes qui suivent !
Ça doit être à la fois vachement exaltant et stressant, de précéder Joachim, N’to et Worakls lors d’un concert non ?
Efix :
Oui, totalement ! J’ai eu l’occasion de faire les premières dates, au début, j’étais très stressé, javais très peur de les décevoir, qu’ils ne soient pas contents de moi… parce que je prends vraiment ces premières parties très à cœur. Ils ont su me mettre à l’aise et ils sont très respectueux face à mon travail. Ce qui fait que maintenant je suis très en confiance. Cette tournée me motive énormement dans mes convictions et dans mon live que je prépare.
D’ailleurs, pour la Hungry Party tu as changé quelque chose à ton set pour coller davantage à ce que font Worakls, Nt’o et Joachim ou tu restes dans la lignée de ce que tu faisais avant ?
Efix :
Non, bien au contraire, cette tournée me permet vraiment d’être moi à 100 %, d’oser m’affirmer et d’être le mec que j’ai toujours voulu être. Elle me permet de pouvoir poser mes petites perles que je n’aurais jamais osé placer, de peur de décevoir. Je bosse également sur mon live, donc cette tournée me permet de poser mes futurs tracks et de les modifier petit à petit, dans le but d’être un peu plus précis à chaque fois. Le public des Hungry Party est tellement réceptif qu’il me permet vraiment de jauger et de voir ce qui plaît ou ne plaît pas.
Tu peux nous parler un peu de ton projet humanitaire « Playground Music » que vous avez réalisé en Indonésie lors du mois de mars?
Efix :
Ce projet devait d’abord se réaliser à Montpellier ! J’avais pour but d’enregistrer pleins d’artistes dans cette ville sur un système de slam. Je posais un beat, une rythmique et ensuite tout le monde devait chanter sur ce beat afin de réaliser un seul et unique morceau. Et puis de fil en aiguille, j’ai proposé le projet à une grosse chaine sur Youtube qui a accroché et qui m’a même proposé de monétiser la video du clip afin d’y récolter des fonds. C’est à ce moment là que je me suis dis que ce projet pouvait prendre des dimensions bien plus importantes. J’ai donc pensé à l’exporter et j’ai commencé à chercher des artistes à l’étranger. Nous avons ensuite décidé de monter une association et de chercher un pays avec une école ou un orphelinat qui nous permettraient de reverser des fonds, par le biais de la musique. On détourne ainsi un peu le système dans lequel nous vivons, de manière à le mettre à profit pour les gens qui ne peuvent pas encore en bénéficier. Je trouve ce projet très intéressant car il permet à tout le monde de s’y retrouver. Je savais qu’en allant faire ce « roadtrip » en Indonésie, j’allais engranger des valeurs et des principes que, nous les producteurs, nous ne connaissions pas en Occident.
Et concrètement ça s’est passé comment là-bas ?
Efix :
En fait nous sommes sortis du système « mainstream » pour laisser place à la musique. Et le fait de vouloir partager, le tout en aidant et en reversant les fonds à une école, c’était vraiment du donnant-donnant. La notion de partage n’a jamais été aussi présente que pendant ce voyage. Durant celui-ci, j‘ai rencontré des enfants à qui j’ai fait chanter des chants traditionnels et des artistes qui enregistraient des morceaux grâce à des moyens très rudimentaires (avec le micro de leur kit Bluetooth par exemple, mais heureusement, j’avais un ingénieur du son avec moi). Ce sont des moments qui étaient plus que magiques. Ça m’a fait comprendre que la musique n’a pas forcément besoin de grands moyens, tant que les emotions sont présentes.
La finalité du projet c’est donc la création d’un morceau et d’un clip, c’est ça ?
Efix :
C’est de créer un morceau/clip vidéo. Une fois terminée, on postera la vidéo sur Youtube et on la monétisera de manière à gagner de l’argent afin de créer une école de musique en Indonésie. Pour que les enfants puissent, encore et encore, apprendre à jouer de la musique. C’est un projet assez colossal mais j’ai vraiment envie qu’il se réalise. J’ai déjà fait le plus gros, il nous reste plus, avec mon équipe, qu’à réaliser le morceau et le clip à mon studio .
C’est quelque chose que tu souhaiterais refaire régulièrement ? Peut-être dans d’autres pays et avec d’autres artistes ?
Efix :
Alors, actuellement oui ! C’est un projet que je voudrais réaliser ailleurs car, d’un point de vue personnel, il m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi-même et sur ma vision de la musique. Je veux aussi pouvoir aider le monde et le remplir de notes de musique. Certes, le discours est un peu utopique, mais je sais que dans le fond, même si on ne peut pas combattre tous les problèmes, la musique peut y contribuer si chacun de nous met sa petite pierre à l’édifice. Je pense que les choses seront un peu meilleures et changeront. Je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur notre sort. J’ai vraiment envie de pouvoir l’exporter tant que mon emploi du temps me le permettra. Et si d’autres artistes souhaitent se greffer au projet et qu’ils sont dans le même esprit que notre équipe, ce sera avec plaisir. J’ai vraiment pour volonté que « Playground Music » devienne indépendant de mon nom d’artiste. C’est plus une démarche personnelle où j’utilise mon petit réseau, de manière à faire tourner le mot et que chacun de mes contacts, s’ils le désirent, se greffent à mon projet.
En plus de faire de la musique, tu es graphiste. Tu réalises donc tous tes visuels. C’est quelque chose d’important pour toi d’apporter ta propre touche graphique à ta musique ?
Efix :
Ce n’est pas important, c’est vital ! J’ai toujours crée ma musique et composé par rapport à ma mémoire visuelle. Il est donc évident pour moi de pouvoir mettre mon savoir-faire de graphiste au service de ma musique. Pouvoir mettre des images sur cette imagination c’est juste un cadeau du ciel ! J’aurais sincèrement les boules le jour où quelqu’un le fera pour moi. J’ai déjà du mal à concevoir que les artistes fassent faire leurs pochettes à des graphistes… Quelle angoisse ! (rires)
Tu n’as donc jamais pensé à demander à quelqu’un d’autre de réaliser ces visuels pour toi, afin d’avoir un regard différent du tien ?
Efix :
Non, au contraire. Mes agents souhaiteraient que j’arrête de faire du graphisme pour me concentrer sur ma musique, mais il est très difficile pour moi de mettre la musique en avant plus que le graphisme. Je trouve mon inspiration dans le graphisme, j’aime tellement créer. Il est donc inconcevable de faire faire mon travail par un autre, c’est comme m’enlever une partie de moi. De nos jours, je trouve qu’avoir une image et quelque chose qui te représente, autant auditivement que visuellement, c’est super important. Tu te dois d’avoir un produit soigné et d’être en place au niveau de la communication. C’est pour cela que l’on est jamais mieux servi que par soi même.
Mais si jamais tu devais faire appel à un(e) graphiste ou à un(e) artiste pour les réaliser, ce serait le(a)quel(le) ?
Efix :
J’aime bien Grem’s ! Mais après, je trouve ça difficile de faire appel à quelqu’un d’autre. Cette question ne me vient même pas à l’esprit… J’aime tellement tout monter moi même, comme un enfant qui construit son Légo…
On passe maintenant aux questions plus décalées. On a une tradition sur Amnusique c’est l’album ou le single de la honte. Tu sais, celui que tu as acheté il y a quelques années et que tu regrettes maintenant. Pour le moment c’est Worakls qui tient la palme avec l’album de Pocahontas… Et toi c’était quoi ton album de la honte ?
Efix :
Le premier single CD que j’ai acheté, c’était Jean-Pascal « L’Agitateur »… Voilà pour le maxi-dossier (rires) !
Oh merde… c’est pas mal du tout. Au contraire, l’album avec un grand A que tu as défoncé à force de te le passer en boucle ?
Efix :
Sans doute l’album de Radiohead « In Rainbows », en 2007 je crois. Il est magnifique, amazing, sensationnel !
Ta devise c’est « Fight for dreams ». Même contre les Tortues Ninja ?
Efix :
Cette question est impossible ! Je ne serai jamais contre les Tortues Ninjas, ma devise c’est « pizza for life, fight for dreams ». C’est pour paraître philosophe et faire croire que je suis un artiste torturé (rires !!).
D’ailleurs, il parait que tu as un tatouage de pizza sur l’avant-bras en leur hommage. C’est une reine ou une quatre fromages ?
Efix :
Putin, mais vous êtes super bien renseignés, je suis choqué ! Si ça se trouve, je parle au plus gros psychopathe de journaliste de la terre !! Si c’est le cas j’espere que cette interview est bientôt terminée parce que je commence à flipper à mort ! Mais j’aurais bien aimé vous la montrer, c’est une reine avec supplément chorizo, mais j’ai fait attention à faire les olives un peu plus grosses (ce ne sont pas pas des conneries).
On reste sur le thème des Pizzas avec une question de Stéphane, un ami à nous vachement cool mais qui a une calvitie depuis ses 17 ans. Savais-tu qu’il y avait un indice de force au dos des sachets de sauces piquantes ?
Efix :
(rires !!!) J’ai cherché une réponse drôle à cette phrase, mais j’ai tellement été choqué par le fait que Stéphane ait eu une calvitie à seulement 17 ans que j’en ai oublié ma blague… Je vous jure, ce ne sont pas des conneries !! Du coup, merci pour le tuyau, je vais me mettre à la collection de sauces piquantes !
Tu as le même nom qu’un dessinateur de BD, qu’un virus internet et qu’un luminaire encastré. C’est pas galère pour être bien référencé sur google ?
Efix :
Je suis aussi la piste numéro 08 du controller (piste FX) de Worakls sur sa machine ! Et ça, c’est bon, ça rattrape tout le reste ! Alors, que je sois une lampe ou un dessinateur fossilisé, jm’en fous, je suis sur le live de Worakls (rires).
Tu es très attaché aux projets humanitaires et à la solidarité en général. Et si jamais on t’obligeait à regarder entièrement un concert des Enfoirés ? Tu le serais toujours ?
Efix :
(Rires !!!) franchement je le ferais, du moment que Mimie Mathy ne finisse pas toute nue… On pourra toujours négocier.
Et regarder entièrement un concert des enfoirés, mais attaché dos à dos avec Zaz ?
Efix :
Je vais quitter cette interview, ça devient trop dur à supporter pour mon imagination (rires) ! Non, j’ai rien contre elle ! En vrai, bourré, à 5h du matin, c’est mignon !
Tu préfères que l’on associe ton travail au logiciel Paint ou à Virtual DJ ?
Efix :
Virtual Dj, on ne crache pas sur là d’où l’on vient, voyons !
On a vu sur ton compte Facebook que tu portais souvent des marcels, tu penses que ça redeviendra à la mode un jour ?
Efix :
Oh les bougres (rires). Je ne sais pas, mais en tout cas, ça m’empêche d’avoir des auréoles et je peux exposer mes bras super musclés, pour montrer qu’avec des Chocapic on peut être baraqué !
Si, le temps d’un instant, tu étais programmateur du festival, quelles seraient tes 10 têtes d’affiche ?
Efix :
N’to, Worakls, Joris Delacroix, Radiohead, The XX, Jan Blomqvist, John Frusciante, Devandra Benhart, Angus & Julia Stone et Janis Joplin en hologramme ! Et ouais, je suis riche ! (rires)
D’un point de vue purement graphique, si tu étais :
Une affiche de festival, tu serais laquelle ?
Efix :
Le Fokus Festival
Une pochette d’album ?
Efix :
Bonobo – The North Borders
Un clip ?
Efix :
The Avalanches – Frontier Psychiatrist
Si tu pouvais utiliser ces outils de Photoshop dans ta vie, quelle utilisation en ferais-tu ? :
Si tu étais l’outil Texte ?
Efix :
J’écrirais des messages positifs à tous les coins de rues pour que les gens puissent sourire un peu plus.
Si tu étais l’outil Goutte d’eau ? (Pastis ?)
Efix :
J’accentuerais les contrastes des tee-shirts des nanas pour voir si elles ont des gros tétons.
Si tu étais l’outil Recadrage ?
Efix :
Je recadrerais les gens qui me dérangent dans la queue au Mac Do.
Si tu étais l’outil Main ?
Efix :
L’outil main ?! Il y en a plusieurs, mais on va prendre celui qui me plait : Je gonflerais les boobs (ndlr : la beauté intérieure) de toutes les nanas.
Si tu étais l’outil Lasso ?
Efix :
Je découperais des parties du monde qui me plaisent pour les mettre dans mon sac à dos ! Oui, c’est chelou comme réponse, mais on en parle de votre question ?
Celle là on a hésité à la mettre. Comment on passe de Secret Story à une carrière dans la musique ?
Efix :
(Rires !!) bande de saligauds ! Je me suis perdu dans la musique, à la base je voulais écrire un livre et sortir ma collection de fringues comme ils le font tous.
On a une dernière tradition sur Amnusique. En souvenir de cet entretien, peux-tu nous faire un selfie de toi ou une photo d’un objet, d’un lieu ou de quelque chose qui te correspond ? Ou même un dessin sur Paint !
Efix :
On a lu que tu avais un humour ultra pourri, tu peux terminer cet entretien en beauté en nous racontant ta blague la plus naze ?
Efix :
Un chameau dit à un dromadaire :
– Comment ça va?
– Bien, je bosse, et toi?
– Je bosse, je bosse!
Ouais, je sais ce que vous pensez : « pauvre mec » (rires).
On te remercie EFIX pour cette blague et surtout d’avoir répondu à toutes nos questions, dans cette bonne humeur et cet humour qui te caractérisent.
Pays : France.
Style musical : Deep-House, House.
Nom(s) : Francois-Xavier Donguy.
L’info en plus : Le remix de Road To Zion de Damian Marley, a été repris par le grand danseur et chorégraphe Américain Denzel Chisolm pour l’un de ses projet.
Site web : ici
Agent Artistique : Dancecode.
Publié par : Guillaume, Catégorie(s) : Artistes, Entretiens
Graphiste et illustrateur dans une agence de communication le jour, administrateur et rédacteur web la nuit, Guillaume est le fondateur du site Amnusique.
Sa plus grande fierté ? Il est Carolomacérien. Sa plus grande honte ? Il a possédé (et écouté) l’album de K-Maro durant son adolescence. L’artiste le plus présent de sa playlist ? Très certainement Parov Stelar.
Super mon grand comme d hab tu m affoles mais si tu respectes les autres et toi même quelque soit la suite tu seras dans tes dreams
PS je ne me suis pas endormi avant la fin de l interview surtout quand de MIMI tu es passé a ZAZ YEEEES ton plus grand fan ton pere