Amnusique

Des sons qui restent en tête

vendredi

5

juin 2015

1

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Entretien #13 – L’impératrice

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Interview l'impératriceAmnusique revient aujourd’hui avec un 13ème entretien, dédié à un groupe Parisien que l’on adore : L’Impératrice. Contrairement à ce que laisse présager son nom de scène, l’Impératrice n’est en réalité composé d’aucune femme, mais plutôt de cinq hommes, cinq musiciens, cinq potes, réunis depuis environ deux ans autour d’un projet musical commun. La musique qu’ils distillent peut être définie comme un savoureux mélange entre électro, disco et groove, le tout, agrémenté de sonorités et de références tirées du monde du Cinéma. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Charles, l’instigateur du groupe l’Impératrice, qui a accepté de répondre à nos quelques questions, non sans humour. Bonne lecture à toutes et à tous.

Bonjour L’Impératrice, merci à sa Majesté de nous accorder un peu de son précieux temps pour répondre à nos modestes questions. Le principe de nos interviews est simple, on lui pose d’abord quelques questions classiques sur son travail puis on passera à des questions plus décalées, qui ne sont qu’un prétexte pour la connaître plus en profondeur. Sa Majesté a le droit à un Joker Amnésie si elle ne souhaite pas répondre à l’une de nos questions ou qu’elle ne sait pas quoi répondre. En 12 entretiens, le joker a été utilisé seulement deux fois. Allez, c’est parti. 

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On commence d’abord par la traditionnelle présentation, qui est l’Impératrice, d’où venez-vous, depuis quand existez-vous, comment vous êtes-vous formés, quels sont les rôles de chacun et comment définissez-vous votre style de musique ?

♕ Charles de BoisseguinL’impératrice (Charles) :
L’Impératrice c’est avant tout un groupe composé de cinq musiciens. On fait de la musique instrumentale, qui tire vers le disco, le groove et la bande originale de film. On a un aspect cinématographique qui prédomine et on va dire que l’on essaye de rendre les musiques de films un peu plus dansantes. À la base, je composais tout seul et j’ai dû rapidement m’entourer de musiciens afin de concrétiser le projet en concerts. Aujourd’hui, cela devient de plus en plus un projet de groupe, donc un projet à cinq, où chacun y met son grain de sel.

J’ai la chance d’être entouré de vrais musiciens qui sortent, pour la majeure partie d’entre-eux, du conservatoire et qui jouent donc d’un instrument depuis qu’ils sont tout petits. L’Impératrice est donc composée de Tom, le batteur, qui tape sur des mûrs depuis qu’il a quatre ans. Il y a ensuite David, le bassiste, qui est aussi violoncelliste de formation. Il y a également Martin, notre guitariste, qui est très influencé depuis son adolescence par Prince et George Clinton. Il bosse aussi en tant que chef opérateur dans le cinéma. Ensuite nous avons Hagni, qui est violoniste classique de formation, et qui joue du synthé avec moi. Et pour terminer, il y a moi qui joue du clavier. J’exerçais également le métier de journaliste jusqu’au mois de septembre dernier.


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La question que l’on doit vous poser des centaines de fois, pourquoi avoir choisi ce nom de scène ? C’est parce que « La Femme » était déjà prise ?

 Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(Rires) C’est amusant parce qu’à l’époque, avant que L’Impératrice n’existe, je bossais pour un magazine que l’on avait lancé avec des potes. Il s’appelait Keith, comme Keith Haring ou Keith Richards, et l’on avait fait un numéro spécial « Masturbation » dans lequel on voulait détourner L’Origine du monde de Courbet. Et à ce moment-là, justement, le groupe de musique « La Femme » avait déjà utilisé ce tableau pour son premier disque !

Donc non, ce n’est pas parce que La Femme était déjà prise, même si c’est vrai que le groupe existait avant nous (rires).
C’est plutôt parce que l’Impératrice représente un symbole, très féminin, un symbole de puissance, une émotion forte. C’est comme ça que j’exprimais ma musique. C’était avant tout une démarche très émotive. C’était ce que je ressentais en composant, des choses que je n’arrivais pas à exprimer ni à l’oral ni à l’écrit, mais que je pouvais transmettre à travers un morceau. Cette espèce de moi féminin, de violence que je pouvais exprimer grâce à la musique. Il s’agissait d’ailleurs de notre tout premier morceau, il y a un peu plus de deux ans, et qui s’appelait : L’Impératrice.

Et puis parallèlement, à l’époque, j’étais journaliste et je ne me sentais pas légitime en tant que musicien et compositeur. J’ai toujours un peu trainé ce complexe et c’est vrai qu’il était plus facile pour moi de me cacher derrière une entité ou une égérie en laissant planer le mystère. Et puis ça laissait aussi le champ libre pour plein d’interprétations et pour des visuels. Au final, c’est aussi un outil marketing. Tout ça se combinait assez bien et voilà, ça a donné L’Impératrice.


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Vous êtes conscients que la plupart des gens pensent que vous êtes un groupe composé, d’une ou de plusieurs femmes ? C’est un peu comme pour Chinese Man par exemple, beaucoup imaginent que…

 Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Que ce sont des Chinois ?! (rires)

 

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Oui, exactement !

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui bien sûr, on nous a souvent fait la remarque ! D’ailleurs, pas plus tard qu’hier (ndlr : Interview réalisée le 11 mai dernier), on jouait sur la terrasse du Nuba à Paris et l’un des D.A. de la salle; qui ne nous avait jamais vus, pensait vraiment que nous étions « la nana super canon de la pochette ». Après, on essaye de ne pas trop se cantonner à cela non plus. On s’appelle L’Impératrice, c’est vrai, mais c’est plutôt cinq mecs au service de la musique et de cette émotion. Il y a toujours cette trame émotive dans ce que l’on fait. Et, pour imager, on est clairement au service de l’Impératrice et de sa musique.

Après, évidemment, on est conscients qu’il peut y avoir des déçus. Par exemple, on avait fait une tournée en Inde il y a un peu plus d’un an et les affiches des concerts, dans toutes les villes où l’on a joué, utilisaient cette femme. Il y a énormément d’indiens qui sont venus et qui étaient déçus car ils s’attendaient à voir cette nana sublime qui, en fait, n’existe pas et qui est vraiment un pastiche. À la base c’est une amie d’amie, qui est Polonaise, blonde aux yeux bleus, et que la photographe a complètement maquillée pour donner ce côté groove, soul et afro. C’est une blanche maquillée en black, de la même manière que nous, qui sommes cinq petits blancs, essayons de faire du groove. Il y a un côté un peu marrant tout de même.

Ilustration sur l’EP « L’Impératrice ».


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C’est dingue, l’illusion est parfaite. D’ailleurs, j’allais justement te demander qui était cette fameuse demoiselle qui ressemble un peu à la chanteuse des Shaka Ponk ! J’allais même te demander si vous aviez établi une sorte de casting pour déterminer qui allait représenter l’image du groupe… ma question tombe un peu à l’eau (rires).

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(rires) ! Non, on a pas fait de casting. La photographe à qui j’avais confié le visuel, a tout de suite su comment illustrer cela. On lui a fait confiance. Elle a trouvé cette fille, Martha, qui est une ancienne mannequin, qui a l’attitude qu’il faut et qui a l’habitude des objectifs. La photographe la connaissait très bien donc il y a eu un « match parfait ». Donc non, pas de casting mais on a eu de la chance parce que ça a marché tout de suite.


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Et le fait que l’on voit que très rarement vos visages, ça fait aussi partie du côté du mystérieux que vous essayez de mettre en place ? Par exemple je suis allé voir sur votre page Facebook, on a très peu de photos de vous, ou alors vous êtes de dos…

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui, alors, moins maintenant, parce que tout le monde connait nos visages parce que l’on tourne depuis pas mal de temps. Depuis plus d’un an et demi. Après, c’est vrai qu’on aime bien laisser illustrer les articles ou les interviews avec l’univers que l’on développe. On est dans l’image. C’est important de considérer L’Impératrice comme un groupe à imagerie. On essaye d’insister là-dessus. Typiquement, tu as le deuxième EP où il n’y a plus cette notion de femme, mais à la place on a la notion d’image, de cinéma et de mélange des genres.

Ilustration sur l’EP « Sonate Pacifique ».


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Justement, pour votre deuxième EP vous avez choisi de faire appel à un artiste Belge pour réaliser ce visuel à l’aspect « découpé ». Il y avait une volonté particulière derrière cette rupture avec le côté très féminin de la première pochette ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
En fait c’était plus par soucis de cohérence. Dans son amateurisme, le premier EP se voulait assez groove. Il est très influencé par ce style. La batterie du morceau « L’Impératrice », c’est un copié-collé presque conforme de celle de Superstition de Stevie Wonder. Tout le délire du premier EP était incarné dans cette femme très afro, très soul, et le deuxième disque était quand même une rupture, donc visuellement il fallait marquer le coup. Il fallait que ce soit cohérent. Il y a un mélange de deux ambiances. Ce qui est intéressant sur ce vinyle, c’est de voir les deux faces : La première où il y a A View To A Kill et Aqudanse, qui sont très cosmiques; et la seconde qui est plus beaucoup plus balnéaire, où il y Naufrage en Adriatique et Sonate Pacifique. On a donc voulu retranscrire les sonorités et les ambiances à travers la pochette : La mer et l’espace. Comme pour un film, il faut essayer d’illustrer le mieux possible le contenu.


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Vous vous produisez principalement sur Paris ou vous vous déplacez également dans le reste de la France ? Vous n’êtes jamais venus à Toulouse par exemple ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Si, on a joué à Toulouse ! C’était il y a deux ans je crois. À nos débuts, au Théâtre Garonne pour l’association Bakélite qui fêtait son anniversaire. On a également joué à Bordeaux, Lille, Lyon, Grenoble… On a fait toutes les principales villes de régions. Et aussi en Inde comme je te le disais tout à l’heure. Après c’est sûr, étant un groupe Parisien, on démarre forcément dans notre ville. On a un public qui est essentiellement implanté à Paris. Mais cela ne nous a pas empêchés de jouer trois ou quatre fois à Bordeaux par exemple.

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À l’Iboat nan ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
On a fait deux fois l’Iboat oui ! Et une fois le Rocher de Palmer pour Les Nuits Zébrées de Radio Nova. Pour le reste des très grosses salles, en dehors de celle-ci, on les a faites à Paris. 


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Et pour parler avenir, à quoi doit-on s’attendre en 2015 ? Des grosses dates, des sorties ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui bien sûr ! Les grosses dates elles sont à venir. On a un très beau concert au New Morning le 19 juin. Alors évidemment, ce n’est pas une immense salle, mais c’est davantage une question de prestige, c’est un peu le temple du jazz Parisien. On est très honorés d’avoir été programmés là bas. Et puis surtout, le 4 juillet, pour le festival Days Off, on va faire la première partie à la Philharmonie de Paris pour Moodoïd et Todd Terje. Pour nous c’est un peu une consécration. Même si actuellement on est bien plus présents qu’auparavant, même si on sent qu’on monte et qu’il y a bien plus de paris sur nous, c’est fabuleux d’avoir la chance de pouvoir jouer dans un endroit qui est tout de même la quintessence musicale. Surtout quand on ouvre la voie à des groupes comme Moodoïd (on aime ou on aime pas, mais il faut avouer qu’ils ont un super univers) ou Todd Terje qui est l’une de nos influences premières. Que cela soit dans les édits discos ou dans l’univers cosmique de son dernier album qu’on a écouté en groupe et qu’on a 
plébiscité. Quand on part en voiture tous ensemble c’est vraiment un album qu’on met en boucle, du début à la fin. Donc c’est clair qu’on est très heureux.

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Cette date c’est donc vraiment une consécration pour vous, une bonne rampe de lancement aussi ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
C’est notre plus gros concert jusqu’à maintenant ! La Philharmonie a créé l’évènement et il y a énormément de participants. On a jamais eu autant de monde pour un concert, il me semble qu’il y a plus de 4500 personnes… Ce qui représente plus des trois quart de notre public ! D’ailleurs, ce qui est amusant c’est qu’ils ont créé deux événements différents sur Facebook : un avec l’Impératrice en concert gratuit et un autre avec Moodoïd et Todd Terje. Et, au final, on se retrouve avec plus de monde sur notre concert que sur l’autre !! On ne comprend pas trop ce qui se passe (rires) ! Ce n’est pas de la vantardise, c’est juste pour te montrer qu’on est hyper excités, c’est vraiment génial. C’est une belle chose qui va se passer. 


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Pour rester dans cette notion de réussite et de succès, on va parler un peu d’un groupe que tu connais bien : Isaac Delusion, et plus particulièrement Loic qui a posé sa voix sur plusieurs de vos morceaux. Tu peux nous raconter un peu comment s’est passé la rencontre avec lui ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
La rencontre s’est faite depuis le début on va dire puisqu’on a été signé sur le même label, Cracki Records. On s’est rencontrés comme ça. Initialement Cracki c’était une petite famille, un cercle assez restreint de potes, donc on les suit depuis leur tout premier concert dans un appartement du 11ème arrondissement de Paris jusqu’à la Gaîté Lyrique où ils avaient fait la release party de leur album; et où Loïc nous avait fait jouer en première partie. On a fait pas mal de dates ensemble. Il y a eu toute une période où l’on ouvrait pour eux, on a fait l’Iboat, un festival à Montpellier… Ça s’est fait très naturellement puisque ce ne sont pas deux univers qui s’opposent. Il y a une trame fondamentalement pop dans les deux projets. Et puis, moi, j’ai toujours été fasciné par la voix de Loïc… Une voix d’une puissance exceptionnelle.

Et pour l’histoire, dès les premiers concerts, on jouait Sonate Pacifique. C’était un morceau qui ne ressemblait absolument pas à celui qui est sorti dans l’EP. Et, un jour, Loïc est venu me voir en me disant qu’il avait toujours eu un attachement sur ce morceau…

Amnusique :
Et du coup il lui a donné une dimension différente !

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui, même si on l’a quand même sortie en version instrumentale, afin d’avoir deux versions vraiment différentes, quand tu écoutes les deux tu te rends compte qu’il a donné une dimension complètement opposée à l’instrumentale. Il y a des choses que tu peux entendre dans la version instrumentale que tu n’entendras pas dans la version avec Loïc, parce que sa voix masque certaines finesses. C’est un morceau qui peut paraitre très simple, parce qu’il est très planant et accessible, mais au final, de tous les morceaux que l’on a sortis jusqu’à maintenant, c’est peut-être le plus complexe. Harmoniquement parlant, il y a un vrai travail d’orchestration, tout change tout le temps. Bref, Loïc nous a dit qu’il aimerait bien essayer un truc. Je lui envoyé la mise à plat qu’on venait d’enregistrer en studio. Au début je me suis dit : soit c’est du génie, soit c’est scandaleusement pop et je ne sais pas si on va l’assumer. Et puis, très vite, je me suis rendu compte que je l’écoutais en boucle, donc on l’a envoyé à tous les potes. Et finalement il y a eu un vrai plébiscite autour de ce morceau. Ce qui fait qu’on l’a sorti en juin, quelques mois avant notre EP.


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Et quand on voit l’ascension spéculaire d’Isaac Delusion, qui viennent de faire l’Olympia, la Gaîté Lyrique comme tu le disais, et qui se retrouvent dans pas mal de festivals, comme le Printemps de Bourges, on se dit que ça doit être possible de suivre le même chemin ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Idéalement oui ! On aimerait autant tourner qu’eux et avoir les moyens de développer notre musique comme ils ont la chance de pouvoir le faire, parce qu’ils ont été entourés. C’est vrai qu’ils ont sorti un album en licence avec Warner et donc l’avance est suffisamment conséquente pour qu’ils puissent se faire plaisir en studio. Ensuite, même si la trame générale est pop, on ne fait pas du tout la même musique. On s’adresse à un public différent. Si on arrive au même stade qu’eux, ce ne sera pas tout de suite. On a une musique plus difficile d’accès, moins radio-diffusable, moins fm. On ne voudrait pas basculer dans la pop, parce que ce n’est pas ce que l’on fait depuis le début et on essaye de se faire plaisir avant tout. 

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Et puis la pop ce n’est peut-être pas forcément ce que vous faites de mieux non plus ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui voilà, ce n’est pas forcément ce que l’on fait de mieux non plus ! Là, on va sortir quelque chose de très différent, on bosse dessus. On va essayer de sortir la synthèse parfaite entre les deux premiers EP. Le côté très joyeux, très balnéaire du premier; et le côté plus arrangé, plus maîtrisé du deuxième. Avec tout le bagage que l’on a acquis depuis la sortie du deuxième EP. Le public grandissant, ce sera forcément plus accessible.

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Alors justement, en parlant d’accessibilité, je t’avoue que j’étais assez surpris que vous ne soyez pas plus connus que cela. J’ai l’impression qu’à travers votre musique, on a plein de petits clins d’œil, de rappels, de souvenirs d’enfance qui resurgissent. Ça me parle tellement que j’ai du mal à concevoir que ça ne puisse pas parler aux autres ?!

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je pense que ça parle, mais c’est aussi une question de moyens, une question de communication. Tu faisais la comparaison avec Isaac donc on va continuer dessus. Eux ont été pris en charge très rapidement. Certes, ils ont été découverts par Cracki, mais très vite Nova a pris le relais et a balancé Midnight Sun. De Nova c’est passé à France Inter. Ça devient viral. C’est l’effet boule de neige. Tu as tout le monde professionnel qui s’active autour, tu as des moyens, une communication plus évidente, plus massive.

Nous, c’est beaucoup plus viral. C’est auto-centré. L’Impératrice ça vient d’un petit groupe de potes, puis, ça s’est étendu. Évidemment ce n’est encore rien à l’échelle de certains groupes, mais on a plus un public mixtapes/soundcloud/youtube, qu’un public Facebook par exemple. En fait, ça va avec le délire de notre musique. Ça reste une musique de diggers, des influences de mecs qui achètent des disques. Quand Loïc et Jules te parleront de leurs influences, par exemple ils aiment beaucoup Radiohead, Neil Young, c’est leur univers, ou pour Jules des trucs plus hip-hop ou Alt-J; nous, de notre côté, on te parlera de trucs un peu plus vieillots et poussiéreux, qui s’adressent évidemment à un public plus restreint. Les influences et le public restent donc un peu plus restreints, même si pour moi, on a énormément de chance d’avoir le public que l’on a, pour la musique que l’on fait. Je ne m’attendais pas à autant d’audience pour ce projet, même si j’y crois énormément maintenant, au début c’était plus un trip entre potes, de la détente. On fait ce qu’on aime. C’est une musique qui se fait sans contraintes et qui peut exister sans celles liées à l’industrie musicale actuelle. 

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C’est vrai que c’est une musique qui ne ressemble à aucune autre !

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui. Il faut qu’elle reste démarquée. C’est vrai que de plus en plus, on me dit qu’il « nous faudrait des voix », « un truc plus pop » etc… Mais, pour rebondir une dernière fois sur Isaac Delusion, forcément, tu prends exemple. Nous aussi on aimerait faire le Zenith ou le Printemps de Bourges, donc on est parfois prêts à faire certains compromis. Pas prêts à tous les faire, mais certains compromis, et surtout de la manière la plus artistique et la plus intègre qui soit. Donc ça prend plus de temps pour réfléchir, parce qu’on doit explorer des choses auxquelles on avait pas pensé jusqu’à maintenant. Notamment les voix ou certaines manières de composer.

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Il ne faut pas grandir trop vite !

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
C’est ça !

 


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Avant d’aborder tes goûts pour les musiques de films, on va parler un peu de sport ! Il parait que vous êtes de grands fans de foot dans le groupe ? Vous êtes deux à aimer ça si je ne m’abuse ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Avec Hagny on adore le foot oui ! D’ailleurs, même David, le bassiste, adore le foot ! Il passe son temps à jouer à Fifa ! Enfin remarque, plus trop maintenant mais c’était un grand joueur de Fifa. Avec Hagny on a eu la chance de faire une interview pour So Foot pendant la Coupe du Monde. On passait pour les pires footixes mais on le revendique (rires) ! Nous, on est vraiment des branleurs, on matte le foot sur notre canap’ (rires). On aime bien, on a beaucoup de divergences, sur tel joueur ou telle équipe, mais ça reste très léger. On est pas des fanatiques. On ne regarde pas le foot de manière mathématique. 

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Et votre titre 1998 ? A-t-il un rapport avec une fameuse Coupe du Monde que l’on aurait pu gagner cette année là ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Bien sûr ! Évidemment ! C’était mon premier émoi sportif. Moi je suis de 1986, j’avais 12 ans à l’époque. J’étais en pleine mutation, je découvrais le sport de manière spectaculaire. En tant que supporter tout jeune, ça m’a fait vibrer. J’ai eu la chance d’être suffisamment âgé pour comprendre ce qu’il se passait et du coup ça m’a marqué. C’est à partir de là que j’ai continué à kiffer le foot, à y jouer et à devenir un supporter du PSG. Donc oui, en quelque sorte c’est un hommage. D’ailleurs, pour l’anecdote, quand on a joué en Inde, on expliquait au public pourquoi avait appelé ce morceau « 1998 » et pendant que moi je parlais, Hagny jouait « I Will Survive » au piano (rires) !
Il y a une deuxième raison, c’est que 98 c’est l’année où les Daft Punk avaient sorti leur dernier single sur Homework « Révolution 909 » il me semble. C’était un morceau assez symbolique de cet album. C’est donc un double hommage.


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Si tu devais définir le cadre/lieu/ idéal pour écouter L’Impératrice à Paris ? Et en Province ? Peut-être que les deux seront les mêmes d’ailleurs… ?!

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
À Paris, je dirais… que tu as deux manières de l’écouter. Dans tes écouteurs, en marchant dans la rue, je pense que c’est assez cool, s’il fait beau. C’est quelque chose de très agréable d’écouter de la musique en marchant, ça te fait oublier un peu le monde extérieur. Paris c’est une ville stressante, qui bouge hyper rapidement donc ça peut te permettre de rester un peu en suspension. Ou sinon, sur un toit ! Paris c’est une ville qui est très belle de haut. J’ai la chance d’avoir un toit qui donne une vue à 360° sur la capitale et tu as tous les dômes qui brillent sous le soleil. Il y a tout ce côté aérien et hyper frais. 

En Province, il y a une région que j’aime beaucoup qui est la Provence. Je dirais… dans le Luberon, posé au bord d’une piscine, entouré de champs de lavandes. Ouais. Un petit vallon du Luberon.   


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On sent énormément vos influences cinématographiques lorsqu’on se plonge dans vos morceaux. On pense notamment à A View To A Kill, qui est le titre de la version Anglaise d’Amicalement Vôtre si je ne me trompe pas ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Non, en fait il s’agit du titre Anglais de « Dangereusement vôtre », qui est un James Bond !

 

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Ah d’accord ! Et bien je me suis bien planté sur mes recherches (rires) ! Bon, je voulais quand même en venir sur le fait que sur ce morceau, on a l’impression d’entendre des B.O. dans un style proche de celles de Vladimir Cosma ou de Raymond Lefebvre, avec une touche plus « DaftPunkienne » ou « SebastienTelliesque ». Tu as des films à nous donner qui ont vraiment marqué ta jeunesse et qui ont influencé ta musique ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(Rires) Ce n’est pas grave ! Alors oui, mais pas forcément durant ma jeunesse, on va plutôt parler de choses plus récentes parce que j’ai découvert le Cinéma sur le tard. Du moins le Cinéma au sens noble du terme et les bandes originales, je les ai découverts il y a un peu moins d’une dizaine d’années. Cosma, François de Roubaix, Michel Legrand, ça me parle énormément. Ils font partie de mes influences principales. Un film comme « Dernier domicile connu » pour sa B.O, ou même la Boom, Star Wars… enfin là je parle au nom de tout le groupe. Ou alors des films plus « années 70 », des films d’horreur comme « Suspiria » de Dario Argento avec la musique de Goblin, ou encore « Il était une fois dans l’Ouest » avec la B.O sublime d’Ennio Morricone. Ce sont des films qui m’ont marqué parce que je trouvais que la musique illustrait parfaitement l’ambiance et l’imagerie. C’est pour cela que ce sont des films cultes. 


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Pour rester dans le thème de la bande originale, tu peux me dire, selon toi, ce qui fait la grande différence entre la musique de film/de série actuelle et celle des années 70-80 voire même 90 ? Pourquoi peut-on se souvenir plus facilement de la musiques des Bronzés ou du Gendarme par rapport aux musiques d’un Hans Zimmer par exemple ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Avant, on faisait appel à des gens qui faisaient de la pop. Que cela soit Cosma, Roubaix ou même Bachelet pour les Bronzés, ce sont des mecs qui étaient déjà sur scène et qui n’étaient pas des spécialistes de la musique de film à la base. Michel Legrand c’est quelqu’un qui a fait énormément de B.O mais il a aussi fait beaucoup de disco, il a fait beaucoup de choses. C’était aussi des gens qui utilisaient de la batterie et une orchestration complètement différente. On pouvait acheter le disque ! Aujourd’hui je pense que tu auras plus de mal à acheter le disque d’une B.O de film…

Je pense que la rupture s’est un peu faite avec Daft Punk et la B.O de Tron, si on peut partir de là comme point de départ. C’est hyper intéressant d’ailleurs. D’un coup il y a une absence de batterie, de beats, de trucs dansants et on rentre plutôt dans la mondialisation du cinéma où tu mets le paquet sur l’orchestration. Pour un mec qui ne s’y connait pas trop en classique ou en orchestre, quand tu lui fais écouter le requiem de Mozart et la dernière B.O d’Hans Zimmer, il ne va pas faire la différence. Globalement c’est parce que c’est les films sont à plus gros budgets que tu t’en souviens moins. On accorde plus de place à l’image. Tu n’entendras pas un tube dans un film maintenant… ou alors c’est rare.

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Oui, ou alors ce seront les morceaux un peu tristes, au piano, que tu te taperas en boucle dans les émissions de Valérie Damidot quand tout le monde chiale à la fin…

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui, c’est ça, exactement ! Ou sur Top Chef (rires). Mais oui, la raison est là, les mecs sont des grands noms donc on est plus dans le théâtral, plus dans l’effet orchestral que dans la petite musique un peu sympa qui va être posée sur une galette (ndlr : CD) après. 


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Tout à l’heure tu me parlais de François de Roubaix. Je t’avoue que je ne le connaissais pas du tout jusqu’à ce que je tombe, un peu par hasard, sur la fabuleuse émission « Crimes » de Jean-Marc Morandini sur NRJ12 (rires)

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ok… (rires)

 

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Amnusique :
Oui, j’ai honte mais, en fait, ils utilisaient un remix de Nicolas Errèra du thème du film…

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Samouraï ?!

 

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Amnusique :
Oui tout à fait ! Et du coup j’ai shazamé le morceau parce que je trouvais l’instru vraiment énorme. Et tout ça pour te demander si tu penses que le remix est une bonne façon de faire redécouvrir des artistes et des morceaux qu’on avait un peu oubliés ? On pense par exemple à votre remix de Cerrone.

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui, bien sûr ! Que cela soit le remix ou le sampling, c’est toujours une bonne manière. Nous, c’est pour cela que l’on fait la musique que l’on fait. On est dans cette démarche strictement French Touch qui est d’aller puiser dans ces influences un peu passées, essentiellement disco, ou de gens que l’on a beaucoup écoutés. Que cela soit dans la French Touch des années 90 ou plutôt le Hip Hop des années 80 qui allait chercher des boucles de Jazz, de disco, de funk etc… Évidemment, c’est une bonne manière de véhiculer cet héritage que l’on a tendance à oublier ou à sacrifier sur l’hôtel de la musique électronique moderne. Après, je ne suis pas hyper fan du remix de Nicolas Errèra, il est un peu facile parce qu’il reprend un thème qui est déjà très très fort…

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Amnusique :
Oui, personnellement c’est vraiment le thème original que j’ai trouvé bluffant. Le remix est d’ailleurs un peu frustrant, on a l’impression qu’il est hyper court…

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
En fait le thème du Samouraï est très très court à la base. Il arrive une fois, tu as l’orchestration derrière lui et puis ça s’en va.  Le but d’un remix, c’est justement de rendre un morceau dansant alors qu’il ne l’est pas à la base, ou alors de le rallonger un peu. Donc, objectivement, je trouve que c’est une très bonne idée, c’est quelque chose que j’aime. Et même si ce n’est pas pour le rendre plus dansant, cela permet d’explorer un autre univers. Par exemple le morceau Vanille Fraise que l’on a sorti début Février, est une boucle d’un morceau d’Anita Ward, qui s’appelle Spoiled by your Love (connue pour Ring My Bell). On l’a mise en boucle parce qu’elle est hyper addictive. On lui a donné un côté plus dansant et plus moderne. Le morceau original a déjà été samplé plusieurs fois dans les années 90. Notamment par La Clinique qui en a fait le titre « La Playa » produit par Doc Gyneco; ou encore par Ian Pooley, une année avant, qui en a fait le morceau Disco Love. C’est un hommage à ce morceau que j’ai aussi écouté, alors qu’en soi, ce n’est pas un morceau que tu vas écouter du début jusqu’à la fin aussi facilement; parce qu’il est beaucoup plus lent et qu’il faut supporter la voix aigu d’Anita Ward (rires).


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Amnusique :
Et sinon, tu as  un artiste ou un morceau en particulier que tu aimerais remixer ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
J’adorerais remixer Chic, Daft Punk, Todd Terje… Si je pouvais avoir leurs stems (ndlr : pré-mixage) entre les mains ça me ferait kiffer… ce sont vraiment des musiques qui m’inspirent et je me lancerais le défi de trouver un autre angle d’approche. L’inverse est vrai aussi, se faire remixer par eux, c’est un peu un fantasme. Quand tu es musicien, c’est hyper honorant de te faire remixer par tes influences. 


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Amnusique :
J’ai une dernière question avant de passer à celles plus décalées. On va retourner quelques instants sur les bancs de l’école. Ne penses-tu pas que l’on ferait naître un peu plus de vocations si l’on consacrait une partie du programme des cours de musique aux mélodies de films plutôt que d’emmerder les gosses avec de la flûte ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Là, tu opposes un instrument à un style musical. Tu peux toujours faire apprendre des musiques de films à la flûte. Après c’est vrai que c’est un instrument plutôt bateau, donc c’est plus une question de praticité je pense. C’est beaucoup plus simple de faire venir les élèves avec une flûte qu’avec un piano ou une guitare. Après, si, je suis d’accord, c’est un peu devenu une blague la flûte à bec. C’est un truc qui peut devenir très casse-couilles, très rapidement. On a tous le souvenir d’avoir passé 10 minutes à faire son exercice avec un air à la con « do ré mi si sol ». Après je me dis que tout le monde n’a pas vocation de faire de la musique à cet âge-là, la lire, la comprendre. Il y a probablement des élèves pour lesquels c’est un moment de détente, un moment marrant, et d’autres pour qui ça peut être frustrant. Mais globalement je ne sais pas comment on pourrait régler le problème… C’est déjà bien que l’on enseigne la musique à l’école et qu’il y ait cette démarche. Ne serait-ce que pour donner des bases de solfège. Je ne pense pas qu’il y ait vraiment des gens que ça dégoûte. Ou alors c’est qu’ils n’ont vraiment pas cette vocation. Mais ça reste bien pour développer l’oreille. 

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Amnusique :
Pour parler de mon cas personnel, je me dis que je me serais sûrement davantage intéressé à ces cours si on m’avait parlé des B.O de films qu’on connait tous, plutôt que de nous passer des documentaires où l’on voit Mozart se balader à poil du début à la fin du film !

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Chaque prof à sa méthode je pense. Moi j’avais un prof qui nous accompagnait à la guitare et qui faisait venir ses potes au piano, donc ça devenait beaucoup plus ludique. À l’époque de la sortie du tube « Barbie Girl » d’Aqua, j’avais un prof qui nous avait fait apprendre ce morceau à la guitare pour ceux qui  le voulaient. Il y avait une partie flûte, une partie piano, des chœurs… enfin tout dépend du prof en fait. Il y a beaucoup de profs chiants, qui vont te faire apprendre une partition sans intérêt; et d’autres, qui essayeront de donner un côté beaucoup plus ludique. En tout cas moi je n’ai pas particulièrement eu de mauvaises expériences. Ou alors seulement le prof que tu martyrisais parce que tu savais que la matière avait un vieux coef et que ce n’était pas la musique qui te ferait redoubler (rires).


Logo AmnusiqueAmnusique :
Bon tu m’as convaincu. On va maintenant passer aux questions un peu plus cons !

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Aaaaah ! (rires)

 

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Amnusique :
On a une tradition sur Amnusique c’est de demander aux artistes quel est l’album ou le single qu’ils ont acheté lorsqu’ils étaient plus jeunes et dont ils ont honte aujourd’hui. Jusque-là on a eu la B.O de Pocahontas, Schtroumpfs Party, et Aqua dont on vient de parler à l’instant… Et toi, tu as quelque chose en stock ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ouaiiiis ! Attends il faut que je m’en souvienne… J’ai dû avoir les Dance Machine ! Il y avait aussi un truc qui s’appelait Sex Machine, avec Ophélie Winter et tous les trucs atroces dans le genre. Et sinon j’ai eu… tu sais, le truc avec Garou…?! Notre Dame de Paris ! Mais ça, en plus, c’est horrible parce que c’était un peu plus tard, donc j’ai vraiment honte.

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Ah oui donc tu n’as même pas d’excuses (rires) !

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Pas trop non… (rires) Je devais avoir 13 ou 14 piges… Donc oui, ça fait partie de mes albums de la honte (rires). J’ai eu la B.O d’X-Files aussi ! J’avais aussi le CD deux titres avec la version classique et la version remix techno derrière. C’était hyper traumatisant (rires) !

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Comme quoi ! On peut être traumatisé et faire de la bonne musique (rires)


Logo AmnusiqueAmnusique :
Et au contraire, l’album avec un grand A que tu as écouté en boucle pendant des mois ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ah, j’en ai eu trois ! Paris sous les bombes d’NTM, j’ai eu Première consultation de Doc Gyneco; que j’ai vraiment sur-écouté en boucle pendant des années et ça m’arrive encore de l’écouter ! Et puis l’École du micro d’argent d’IAM. Ah, et puis Moon Safari, de Air.


Logo AmnusiqueAmnusique :
Qui de mieux que des gens de la Haute Société, Rois, Reines et consorts pour s’adresser à sa Majesté ? Nous avons décidé de contacter quelques personnalités faisant partie du « gratin » pour te poser une ou plusieurs questions .


napoleonOn commence avec une question de Napoléon :
Les concerts en (bon) appart’ se font de plus en plus, est-ce que c’est une expérience qui te tenterait toi aussi ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ouais carrément !! D’autant plus si c’est pour lui (rires) ! Même si ça risque de ne pas être très pratique puisqu’on a quand même un Backline assez conséquent. On est 5 à jouer et il y a une batterie donc ça prend beaucoup de place ! D’ailleurs, la première fois que j’ai vu jouer Isaac Delusion, c’était en appartement. C’était un « concert à emporter » de la Blogothèque je crois.


stephanebernQuestion de l’inévitable Stéphane Bern :
Parmi ces cinq groupes/artistes mythiques, de qui te sens-tu le plus proche ?

 

– The King Elvis Presley
– Queen
– Le Roi de la Pop Michael Jackson
– Prince
– Stéphanie De Monaco

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je pense que je dirais Stéphanie De Monaco, sans hésiter (rires) !
Nan, franchement je dirais Michael Jackson !

 

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C’est un artiste qui t’a influencé ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ah ben énormément, dans le groove. Justement, cette pop là, qui s’est un peu perdue je trouve, elle était très très proche du disco, elle a avancé à merveille avec son temps. C’est quand même un mec qui s’est entouré des plus grands producteurs, comme Quincy Jones, donc évidemment, c’est celui dont je me sens le plus proche. 


cesarQuestion de Jules César :
Avé. Que penses-tu des comédies musicales en général ? Un exemple au hasard : Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte, tu as aimé ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je n’ai pas vu ça… Personnellement je ne suis pas très comédies musicales ! C’est un peu cheap… En fait si !! J’en ai vu une à Noël qui s’appelait « Un Américain à Paris » qui se jouait au Théâtre du Châtelet et c’était absolument sublime ! Vraiment ! C’est très Broadway, c’est un vrai gros gros show à l’Américaine, avec des changements de décors complètement frénétiques, un super jeu d’acteurs, des morceaux… Broadway quoi ! Un truc de fou. J’ai vraiment adoré, j’ai passé un super moment. Mais bon, les comédies musicales à base de « Notre Dame De Paris »… (rires) ou… je ne sais plus ce que c’était là… « Les rois du monde » ?! 

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Heu… « Les rois du monde, se battent entre eux »… Heu…c’était quoi ça déjà… Ah oui ! Roméo et Juliette !

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Oui voilà ! Roméo et Juliette ! Je trouve ça vraiment hyper foireux. Il faut que ce soit bien fait… Je ne crache pas dessus, mais ce n’est pas ma came. Après c’est un boulot monstre… C’est un genre… Je t’avoue que je n’ai acheté qu’un disque dans ma vie et c’était Notre Dame De Paris (rires) !


marie-antoinetteQuestion de Marie-Antoinette :
Si, comme moi, tu avais eu la chance de rencontrer Mozart (qui m’avait même demandée en mariage), de quoi aurais-tu discuté avec lui ? De Sonate Pacifique ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Hum…J’aurais adoré discuter de Sonate Pacifique, ouais ! Il n’aurait… pas compris (rires) ! Ces sonorités très étranges pour lui, finalement, peut-être que que ça l’aurait influencé dans une autre voie (rires). Non… j’aurais discuté… je ne sais pas du tout de quoi j’aurais discuté… (rires) ! Si !! je lui aurais surtout demandé d’où vient son inspiration géniale. C’est moi qui l’aurait interviewé en fait (rires) ! Je n’aurais fait que décortiquer le personnage.


francoisIerQuestion de François Ier, spécialiste de la Renaissance :
On vient d’apprendre que les One Direction se séparaient… et qu’au contraire, les Kyo étaient de retour. Tu as un groupe ou un artiste dont tu aimerais voir la re-naissance ? Parce qu’ils ont arrêté ou tout simplement parce qu’ils sont morts… on a parlé de Michael Jackson tout à l’heure mais il y en a peut-être d’autres ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Alors… surtout pas One Direction ou Kyo ! Enfin Kyo j’ai vu qu’ils étaient déjà revenus, c’est vraiment une horreur. C’est vraiment pas possible. Pourtant, c’est dingue, ils ont quand même un fan club hyper conséquent… Egoïstement je penserais à un groupe comme Cortex, qui était  un super groupe de Funk Français, Parisien d’ailleurs, des années 70. Il n’est jamais vraiment sorti de l’ombre. C’est devenu un peu un truc de niche… On cherche leur album un peu partout, ils sont extrêmement difficiles à avoir en pressages originaux, ça coûte très cher. Même si le leader, Alain Mion, à l’air d’un odieux personnage. Il s’est vachement fait sampler en fait, et il compte ses royalties en bagnoles. Il ruine un peu les artistes qui l’ont samplé. Sans scrupule le type. Mais je lui pardonnerais volontiers s’il reformait son groupe, avec des sessions de concerts, avec tout l’esprit 70’s qui se dégageait.


stephanebernNouvelle question de Stéphane Bern :
Si tu pouvais investir, en France, n’importe quel lieu chargé d’histoire pour faire un concert, lequel choisirais-tu ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
C’est une bonne question… On a tellement le choix… Je pense que je me taperais un énorme trip mégalo-impérial ! Genre à Versailles tu vois. Dans la Galeries des Glaces, avec que des gens déguisés en…

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En Daft Punk (rires) ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Nan, nan, que des gens déguisés en perruques poudrées, que des meufs en robes à corsets, le gros gros fantasme (rires) ! Avec des mecs en redingotes, avec des manches bouffantes et des épées tu vois ! Je pense qu’on ferait une espèce d’orgie-concert avec du champagne à n’en plus finir (rires) ! Et des masques ! Une espèce de bal masqué du 17/18ème siècle. 

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Et ça partirait sur une partouze si j’ai bien compris ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Ouais, enfin, ça c’est toi qui le dit (rires) ! Enfin, voilà, Versailles, parce que c’est le berceau ! C’est l’essence, c’est là d’où vient la French Touch. Donc, symboliquement je dirai ça ! On retournerait la Galerie des Glaces (rires) !


Louis-XIVQuestion de Louis XIV, le Roi Soleil :
Jean-Baptiste Lully
a composé « Grand Dieu Sauve Le Roi », devenu par la suite l’Hymne Anglais « God Save The Queen », lors de l’opération de ma fissure anale. As-tu déjà composé certains de vos morceaux dans un contexte particulier ou insolite ? Je ne sais pas… pendant une coloscopie par exemple ?!

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Alors, je n’ai jamais composé de morceau lors d’une opération anale (rires) !!! Mais, à l’époque j’avais un pote qui avait une émission sur France Culture, qui s’appelait « Fenêtre sur cours » et je lui faisais la musique. Il y avait une émission spéciale « cul » et j’avais composé Sonate Pacifique pour cette émission justement. Sachant qu’à la base il n’y avait pas de lignes de basse, il y avait juste les quatre accords et il y avait un nombre incalculable de bruits d’orgasmes. Donc voilà… les prémices de Sonate Pacifique c’est ça : Une émission de cul sur France Culture avec des orgasmes (rires) ! (ndlr : on a retrouvé l’émission, c’est par ici que ça se passe.)


ElizabethIIQuestion de la Reine Eliza­beth II :
Hi ! Ça ne te fout pas le boules de savoir que j’ai reçu un disque d’or pour mon album « Party At The Palace », sorti à l’occasion de mon jubilé (100 000 exemplaires vendus), alors que je n’ai jamais fait de musique ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Alors ça, c’est le sentiment d’appartenance British ! Ça ne m’étonne pas du tout ! On lui a fait tous les honneurs qu’on lui doit parce qu’on passe toujours un coup de plumeau délicat sur un fossile ! Après c’est vraiment pas quelque chose à prendre au sérieux, je pense que c’est comme quand Johnny reçoit la Légion d’Honneur. On se sent un peu obligés ! Donc non, ça ne me fout pas les boules, ça me fait marrer (rires) ! 


LouisXVIQuestion de la tête coupée de Louis XVI :
Si tu devais guillotiner un seul et unique morceau, de ces 20 dernières années, qui t’horripile ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Waouh… putain, je pense qu’il y en a plusieurs…

 

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Sinon on vise un peu moins large et on se dit, de ces 5 dernières années.

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je dirais, le premier morceau du nouvel album de Nekfeu, qui est… juste horrible…où il essaye de se faire un truc un peu « Kanye West », genre auto-tune dégueulasse… Sachant que j’aime bien Nekfeu à la base ! J’aime bien ce qu’il a fait avec 1995, il avait un super groupe. Il y avait un super délire avec l’Entourage… et là je trouve qu’il s’est tellement perdu avec son album… il a fait un truc horriblement mondialisé donc je pense que je guillotinerai volontiers ce morceau. 


segoQuestion de Ségolène Royale, ministre de l’écologie :
Si ta carrière de musicien venait à s’arrêter et qu’on devait, de ce fait, réaliser un impératri-selectif, en quoi voudrais-tu que l’on te recycle ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
En instrument de musique !

 

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En quel instrument de musique ? En flûte à bec (rires) ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(rires) ! Exactement, en flûte à bec et qu’on fasse bon usage de moi (rires) ! Nan, en beau piano.

 


roccoQuestion du roi du porno, Rocco Siffredi :
Tu as pour projet futur de réaliser une musique pour un film n’est-ce pas ? Si je te propose de composer la mélodie de mon film « à poil sous mon imper'(atrice) », ça te tente ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(rires) ! Évidemment ! Plutôt deux fois qu’une (rires) ! Je rêverais de faire une musique pour porno soft, dans le délire un peu 70’s ! Surtout que le titre s’y prête totalement. Donc avec grand grand plaisir, j’adorerais. 

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Du coup tu pourrais peut-être même le passer dans ta soirée à Versailles ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Exactement !! On pourra même la jouer en boucle. Et on pourrait inviter Rocco Siffredi à se produire sur scène pendant qu’on joue. Ce serait fantastique.


mufasaOn termine avec une question de Mufasa (certainement la plus con), le Roi Lion :
Si tu devais rencontrer le succès mondial, pas national, non, mondial !!! Peux-tu me promettre de ne pas oublier qui tu es et d’où tu viens ?

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
À Mufasa (rires) ?!

 

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Oui… (rires)

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je lui prometrais. Je pense que je prêterai serment à Mufasa (rires). J’ai vraiment adoré le Roi Lion en plus. C’est un film qui m’a hyper ému étant plus jeune. Donc oui ! Je pense que c’est hyper important de garder la tête sur les épaules. Et c’est sûrement ce qu’il y a de plus difficile pour un artiste ou un musicien. De passer de mec qui produit ou compose dans sa cave à des stades, ou à des reconnaissances ultimes. Donc il y en a forcément qui perdent la boule. 

Logo AmnusiqueAmnusique :
Comme Nekfeu ?

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Boh, je sais pas… Il s’est peut-être juste un peu égaré Nekfeu. On verra pour la suite ! Enfin bref, c’est un beau défi mais je suis prêt à la faire cette promesse. 

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Il y  a intérêt. Si jamais on voit que tu changes, je peux te dire qu’on t’enverra Mufasa en personne !

 

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
(Rires) !!!

 


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Avant de te laisser, on a une dernière tradition sur Amnusique c’est de demander aux artistes de nous faire un selfie d’eux ou de nous envoyer une photo d’un lieux ou d’un objet important à leurs yeux. Un truc qui te répresente en gros.

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
à venir.

 


Logo AmnusiqueVoilà, c’est terminé ! On te remercie vraiment d’avoir pris le temps de répondre à nos quelques questions, c’était top. On te laisse le mot de la fin :

Charles de Boisseguin♕L’impératrice :
Je te remercie infiniment pour toutes ces questions, c’était vraiment très chouette !
Merci beaucoup.


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Pays : France.
Style musical : Electro, Groove, Funk, Hip-Hop, Nu-Disco.
Nom(s) : Charles de Boisseguin, Tom Daveau, Hagni Gwon, Martin Neumann, David Gaugué.
L’info en plus : Le nom « L’impératrice » est une référence à l’idée selon laquelle une femme a la capacité de nous faire souffrir tout en nous retenant prêt d’elle. Elle provoque, chez l’homme, le désir d’avoir et d’appartenir.
Site web : ici
Maison de disque : Cracki Records, microqosmos.

Publié par : , Catégorie(s) : Artistes, Entretiens

1 Commentaire(s)

  1. Bronn

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