Entretien Smokey Joe & The Kid
Aujourd’hui, Amnusique vous propose de découvrir son 16ème entretien, réalisé avec le talentueux duo de Bordelais Smokey Joe & The Kid. Après avoir sorti son second album « Running To The Moon » en mars dernier, le duo, composé de Senbeï et d’IRB, tente aujourd’hui de le défendre sur scène par le biais de son tout nouveau live mêlant électro, hip-hop, swing et jazz, qu’il livrera aux quatre coins de la France durant toute l’année. Composé de cinq membres, ce live band d’un nouveau genre a fait étape vendredi dernier à Toulouse afin de monter, pour la première fois de son histoire, sur les planches de la mythique scène du Bikini. Quelques heures avant de rentrer en piste, les deux membres fondateurs du groupe ont accepté de répondre à nos quelques questions afin d’en savoir un peu plus sur ce fameux projet Smokey Joe & The Kid, qui prend de plus en plus d’ampleur depuis quelques mois. Au programme de cet entretien réalisé au bord de la piscine, le cul dans l’herbe : des anecdotes, des rires, des vacheries, le kidnapping de Fred Wesley, et, surtout, un débriefing très cru du dernier clip de Samy Naceri ! Bonne lecture à toutes et à tous…
Smokey Joe & The Kid – Running To The Moon (LP)
Amnusique :
Bonjour Smokey Joe, bonjour The Kid, merci d’avoir accepté de répondre à nos quelques questions. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter brièvement pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Smokey Joe :
Bonjour, moi, c’est Smokey Joe !
The Kid :
Bonjour, moi, c’est The Kid !
Amnusique :
Est-ce que vous pouvez développer un peu… ? Je ne sais pas moi… vos âges…
Smokey Joe & The Kid en chœur :
Alors, notre numéro de sécurité sociale c’est le 1 82…
Notre numéro de téléphone c’est le 06… (rires)
Amnusique :
Je sens qu’elle va être compliquée à retranscrire cette interview (rires) !
« On faisait du son qui était influencé par plein de choses différentes. On avait une touche particulière, les labels ne nous répondaient pas… »
The Kid :
C’est tout le temps comme ça ! (rires)
Smokey Joe :
Alors, moi, c’est Smokey Joe ! (rires)
The Kid :
Moi, c’est The Kid ! (rires) Les mecs relous…
Smokey Joe :
Alors, on s’est rencontrés il y a dix ans à peu près. On a monté le label Banzaï Lab…
The Kid :
Je crois que c’était un mardi !
Smokey Joe :
Ouais, à peu près ! En juin ! Fin 2007-2008 ! Ça faisait un moment qu’il y avait un collectif autour du United Fools (ndlr : leur ancien groupe de musique électronique). On s’était réunis, on répétait dans la même cave, on aimait le même son – même si on avait des influences différentes – et, en 2008, on a décidé de monter le label Banzaï Lab qui était un moyen de production pour tout ce petit monde. On faisait du son qui était influencé par plein de choses différentes. On avait une touche particulière, les labels ne nous répondaient pas…
United Fools Feat. Youthstar – Wake Up
The Kid :
C’était ça notre touche : que les labels ne nous répondent pas ! (rires )
Smokey Joe :
(rires) ! On a donc décidé de monter notre propre label. C’était au moment de « la crise de la musique ».
The Kid :
La crise de 39 !
Smokey Joe :
On s’est dit « allez, on y va quand même, Banzaï » ! Banzaï, ça veut dire « longue vie ». Donc, longue vie à la musique, longue vie à la création. « Lab » pour label, pour laboratoire, pour essayer des choses. Entre-temps, on a eu également des projets. Hugo (ndlr: The Kid) a eu Senbeï, et, moi, j’ai développé United Fools et IRB. Ensuite, on a organisé une soirée dans un bar et on a déliré. On s’est dit que ce serait marrant de monter un braquage de ce bar… On a réfléchi à tous les liens qui existaient autour du braquage, on a inventé des personnages, également une set-list qui était dans un esprit « gangster à travers les âges »; aussi bien ceux des années 30 que ceux du monde du hip-hop. Il s’est avéré que cette soirée était vraiment géniale, on a passé un super moment et les gens aussi. On s’est donc dit qu’il y avait peut-être quelque chose à creuser autour de ça. C’est de ça qu’est né le projet. On a donc travaillé dès le début sur une esthétique et on s’est donné une contrainte artistique. Ça se ressent notamment sur le premier album qui était vraiment très « années 30 ». Aujourd’hui, il y a toujours ce côté « gangster », mais on joue avec. C’est plutôt un gangster à la « Snatch » ou à la « Arnaques, Crimes et Botanique », plutôt qu’un Al Capone. Smokey Joe & The Kid, c’est plein d’influences, et, c’est là-dessus que l’on s’est retrouvés tous les deux.
Amnusique :
Alors, justement, si vous deviez me donner quelques-unes de vos influences ?
« On a établi des codes, mais ce ne sont pas forcément nos influences. On n’écoute pas que du jazz ou du hip-hop tout la journée… »
The Kid :
C’est vaste… Comme Matthieu le disait, on a des projets parallèles, donc on ne peut pas vraiment te dire quelles sont les influences en particulier pour ce projet-là. On a ciblé quelque chose, on a établi des codes, mais ce ne sont pas forcément nos influences. On n’écoute pas que du jazz ou du hip-hop tout la journée ! Moi, j’ai joué dans des groupes de métal, quand je fais de la musique tout seul, ça n’a rien à voir non plus. Mathieu c’est pareil, ce qu’il faisait avec United Fools ça n’avait rien à voir avec Smokey Joe & The Kid. C’était nuuuul (rires) !
Smokey Joe :
Comme certaines de tes collabs avec Youthstar (rires) !
The Kid :
(rires) ! En fait, ce n’est pas du tout la même volonté musicale. Après, moi, j’ai des influences hypers variées. Aussi bien du rock que des musiques de films. J’ai énormément écouté de BO de films, de toutes les origines possibles. On peut vraiment être inspirés par tout et n’importe quoi. Un morceau, il peut partir d’un sample, il peut partir d’une idée, d’un truc qui n’avait absolument rien à voir mais qui va devenir quelque chose à notre sauce. C’est plutôt une histoire de mélanges que réellement d’influences.
Amnusique :
Ce côté gangster, prohibition, c’est une carte que vous jouez à fond ?
Smokey Joe & The Kid – Slow Drag
The Kid :
Quand tu commences à sampler du swing, c’est hyper facile de glisser vers ces images. C’est toujours bien d’associer la musique et les images. C’est venu naturellement. Le premier concert que l’on a fait, on s’est dit que ce serait une bonne idée de se déguiser en gangsters. On ne savait même pas pourquoi on avait eu cette idée-là d’ailleurs. Aujourd’hui, on aimerait bien se détacher un peu de ça. Ne plus sortir les costumes de scènes parce que ça catégorise beaucoup trop notre musique. C’est facile de mettre les artistes dans des cases. Par exemple, dès que tu as un petit sample de jazz dans ton morceau, on te dit que tu fais de l’électro-swing à la Caravan Palace. Nous, on n’a pas envie de ça. Après, ce côté gangster peut faire partie de notre image, mais ça fait partie d’un tout. Dans notre live vidéo, il y a toujours des images en noir et blanc, des travellings à l’ancienne, des références à des films etc… Mais tu n’as pas des mecs avec des chapeaux, qui claquent des doigts et qui font des claquettes !
Amnusique :
Et vous pensez qu’un jour, vous serez amenés à changer d’univers ?
« Ça s’entend sur cet album. Il y a une homogénéité et une cohérence, même si c’est très varié. Il y a une patte… »
Smokey Joe :
C’est déjà un peu le cas en fait ! Depuis l’EP « The Game », on avait cette volonté de ne pas être catégorisés dans le swing.
The Kid :
Je pense que ce n’est même pas une histoire d’être « catégorisés dans le swing ». C’est plutôt lié à l’évolution de ce que l’on fait depuis le début. Ça bouge, ça se transforme…
Smokey Joe :
On se libère !
The Kid :
Pour ma part, je ne crois pas non plus que ce soit une histoire de libération ! C’est plutôt « progresser dans ce que l’on fait ». On a commencé par cette fameuse soirée qui était très « hip hop swing », et, aujourd’hui, notre nouvel album, c’est ce que l’on faisait avant, mais en mille fois mieux. C’est une transformation, une évolution.
Smokey Joe :
Et puis avec des influences plus larges. Sur cet album-là il y a du blues, du jazz plus que du swing, de la funk, de la soul, du rockab… On a voulu ouvrir tout ça. Ça a été naturel.
The Kid :
Et puis, c’est ce que l’on avait envie de faire depuis le début !
Smokey Joe :
On a également appris ensemble à trouver un équilibre dans nos influences et dans notre manière d’aborder la musique. Je pense que ça s’entend sur cet album. Il y a une homogénéité et une cohérence, même si c’est très varié. Il y a une patte que l’on a voulu mettre dans « Running To The Moon » et que l’on essaye aussi de défendre sur le live.
Smokey Joe & The Kid – Running To The Moon
Amnusique :
Vous faites de la musique ensemble depuis 2007, mais j’ai l’impression que l’engouement autour de vous se fait davantage depuis deux ou trois ans. Est-ce que vous ressentez ce changement ?
« Le développement, on le sent aussi dans la capacité à faire les choses. Dans la capacité à présenter ce live, avec des musiciens sur scène, avec un MC de Londres… »
The Kid :
On vient de sortir un album donc l’inverse serait… triste. Mais c’est vrai que c’est cool qu’il se passe des choses autour de cette sortie. On le ressent. On a plein de dates ! Pouvoir jouer au Bikini c’est énorme… C’est la première fois pour nous avec ce projet. Ce n’est pas la première fois que l’on joue à Toulouse, on avait fait l’une de nos premières dates ici avec Smokey Joe & The Kid !
Smokey Joe :
Dynamo, Connexion !
The Kid :
C’était cool ! Moi, je connais le Bikini, j’y ai déjà joué et je sais que c’est mortel ! Les gens adorent venir ici parce que la salle à une super renommée. C’est l’occasion pour nous de toucher un nouveau public, sachant que l’on n’a jamais joué dans de très grosses salles à Toulouse. Là c’est une grosse jauge. Ça fait partie de notre évolution. La semaine dernière, on était en Suisse, dans un énorme truc également. La semaine prochaine, on est en Chine… Cet été, il y a plein de gros festivals qui arrivent en Angleterre, en Allemagne…
Smokey Joe :
Et le développement, on le sent aussi dans la capacité à faire les choses. Dans la capacité à présenter ce live, avec des musiciens sur scène, avec un MC de Londres, avec des ingénieurs son et lumières.
The Kid :
On n’avait pas ça avant, on a commencé à deux !
Smokey Joe & The Kid – 2012 Live Report
Smokey Joe :
Même si on avait envie de rester dans cet idée de « beatmaking », le côté live c’était aussi un rêve ! Si un jour on a l’occasion de jouer avec un gros orchestre, pourquoi pas tenter le coup ! Si artistiquement ça se défend, pourquoi pas ?! Après, ce sont des histoires de moyens, que l’on acquiert avec l’expérience et en ayant une reconnaissance professionnelle. C’est quelque chose qui arrive avec le temps. Chaque année, on a réussi à passer des caps, on s’est toujours fixés des objectifs nouveaux. On a toujours essayé de proposer artistiquement des trucs nouveaux, de monter des collaborations, avec des échanges, aux Etats-Unis, au Canada… On a mis la barre chaque année un peu plus haut. Et aujourd’hui, quand on se retourne, on se dit qu’effectivement on a fait du chemin.
Amnusique :
Tout à l’heure Hugo parlait de toucher un nouveau public. Est-ce que le fait de mettre en images vos clips de façon originale et humoristique (en faisant notamment appel au studio Hotu) est une façon de toucher ce public plus large ou c’est juste l’occasion de vous éclater autour de votre musique ?
« Pour le moment, ce sont des clips un peu débiles. Ce n’est pas de la volonté du groupe. Nous, on s’en fout, on fait ce que l’on veut et c’est ça qui est cool !… »
Smokey Joe :
C’est un délire !
The Kid :
C’est un peu le fruit du hasard ! Pour l’instant, sur l’album, on a sorti que des clips un peu débiles, mais on n’y a pas vraiment réfléchi. Quand tu es en auto-production, tu ne fais pas forcement ce que tu veux non plus. Il y a des morceaux que l’on a envie de clipper depuis des mois et des mois…
Smokey Joe :
Depuis des années (rires) !
The Kid :
Mais les idées ne viennent pas, les tunes ne viennent pas, ou alors, les réalisateurs ne viennent pas ! Après, c’est un peu un concours de circonstances si, pour le moment, ce sont des clips un peu débiles. Ce n’est pas de la volonté du groupe. Nous, on s’en fout, on fait ce que l’on veut et c’est ça qui est cool !
Smokey Joe :
C’est notre liberté !
The Kid :
On bosse avec nos potes ! Le dernier clip, c’est moi qui l’ai fait, donc, on était maîtres du truc à 100% ! On n’a pas de contraintes. Après, les gens, ils aiment ou ils n’aiment pas… Pour l’instant, ce que je trouve qui se dégage c’est qu’il y a un peu un effet de groupe de copains. Les gens extérieurs nous voient et ça les fait rire parce qu’on a fait ça avec nos potes. Peut-être qu’au bout du compte, il y aura une sorte de cohérence pour les clips, comme il y en a pour l’album. Après, c’est vrai que c’est difficile de faire de la promotion digne de ce nom quand on n’a pas un rond. Pour l’instant, on étale cette promo avec ce que l’on a, et, je trouve que l’on ne s’en sort pas si mal. Après, ce n’est pas du tout fini, il y a encore des choses qui vont arriver.
Smokey Joe & The Kid – Prohibition 2 (Feat. Yoshi Di Original)
Amnusique :
Ça me rappelle, à une autre échelle évidemment, ce que peut faire Gérard Baste. Il fait appel à tous ses potes et ça donne un joyeux bordel !
The Kid :
Lui est quand même un peu plus avancé que nous ! Il peut se permettre de faire des clips en slip (rires) ! Nous, on n’en est pas encore là !
Smokey Joe :
Toi, tu te fous à poil (rires) !
The Kid :
Oui, c’est vrai que je me suis mis à poil dans un de nos clips (rires) !
Amnusique :
En 2007, vous avez créé le label Banzaï Lab ! Est-ce qu’aujourd’hui vous gérez encore pleinement le label ou vous déléguez pas mal de choses ?
« Les portes que l’on a réussi à ouvrir avec Smokey Joe & The Kid, c’est cool de pouvoir en faire bénéficier d’autres artistes.… »
Smokey Joe :
Bonne question (rires) !
The Kid :
Personnellement, non ! Je suis totalement extérieur à ça !
Smokey Joe :
Si, tu fais quand même du master, de la vidéo !
The Kid :
Je fais un peu de technique ! Mais il y a une grosse gestion administrative que je ne gèrerai jamais, parce que je n’ai pas le temps et parce que c’est extrêmement complexe.
Smokey Joe :
Pour moi la réponse est oui, je m’occupe encore de Banzaï. On a une équipe ! Il y a Clément, notre manageur, qui s’occupe du label, des événements, on a une attachée de presse, des stagiaires… Ce sont aussi des bénévoles. Et pour rebondir par rapport aux clips, on a toute une équipe de bénévoles derrière nous, de gens qui croient au projet, qui nous aident à coller des affiches, à envoyer des colis (dans le cadre de la campagne Ulule que l’on a faite). On avait 300 colis à envoyer… Ils nous aident aussi sur les clips. C’est aussi une manière de faire partie de l’aventure. Banzaï c’est un projet à part entière, ce n’est pas facile de mener les deux de front, mais, on a une équipe et on fait au mieux. Les portes que l’on a réussi à ouvrir avec Smokey Joe & The Kid, c’est cool de pouvoir en faire bénéficier d’autres artistes. Avec Banzaï on fait d’autres choses aussi ! On fait un festival, des événements. C’est une maison pour les artistes qui fait en sorte d’être le plus libre possible dans la création.
Amnusique :
C’est aussi un moyen d’ouvrir les portes à des artistes et prendre cette revanche sur les labels qui ne vous les avaient pas ouvertes à une époque ?
« C’est la réalité de Banzaï Lab ! C’est du home-made à la dur ! Il y a des structures où les gens sont payés pour ça, mais, chez nous, non… »
Smokey Joe :
Tout à fait ! C’est notre outil et on en fait profiter au maximum. Alors, évidemment, on ne peut pas aider tous les artistes, mais, chaque année, on essaye de défendre au moins un nouveau projet, un jeune qui débute ! Cette année c’est Straybird. Ce que l’on arrive à faire maintenant, on n’arrivait pas à le faire il y a cinq ans. Ça veut dire que le projet avance et que l’on ne se repose jamais sur nos acquis. On est toujours là, alors qu’il y a plein de labels qui ferment et qui n’ont pas résisté à la crise. On est né de la crise…
Straybird – Le Voyageur
The Kid :
Et on est toujours dans la merde (rires) !
Smokey Joe :
Et on est toujours là (rires) !
The Kid :
C’est vrai que c’est un peu dur. Moi, comme je te l’ai dit, je suis extérieur à tout ça, mais, quand il y a eu le Ulule, on a dû envoyer nous-même plus de 300 colis… On a dû d’abord envoyer les CDs, parce qu’on a eu des problèmes (vu qu’en auto-prod, rien ne se passe comme prévu !). Tous les colis sont arrivés en retard… Donc, je ne t’explique pas la caravane qui est arrivée à La Poste (rires) ! Et, ensuite, on a dû faire pareil avec tous les vinyles et c’était encore pire. On a rempli une voiture, littéralement ! Il restait à peine de la place pour s’assoir devant. On est arrivés à cinq ou six avec des bénévoles pour tout poster. Donc, ça, c’est la réalité de Banzaï Lab ! C’est du home-made à la dur ! Il y a des structures où les gens sont payés pour ça, mais, chez nous, non ! Tout le monde doit y mettre un peu du sien. Par exemple, Matthieu a y mettre énormément du sien pour que l’album de Smokey Joe & The Kid puisse sortir. Moi, à moindre échelle parce que je me suis juste occupé du mixage et du mastering, mais c’est mon travail. Matthieu, lui, son métier, c’est de faire de la musique, pas de faire de la gestion… Mais il faut se sortir les doigts du cul pour faire un album, et encore plus quand il n’y a personne derrière toi qui te paye. Et c’est pareil pour tout, là, il y a le festival Banzaï Lab qui va arriver…
Smokey Joe :
Tout le monde est mobilisé (rires) !
The Kid :
Il y a un bordel de fou à installer ! Il y a sept événements sur sept jours, donc, il faut aller coller des affiches…
Amnusique :
Ça se passe à Bordeaux ?
Smokey Joe :
Oui ! Sept jours, sept lieux à Bordeaux ! Nous, on y joue aussi. Il y a des artistes de Banzaï, d’autres artistes aussi, du cinéma, un peu de tout !
Banzaï Lab Festival
The Kid :
Des rencontres musicales, un contest de skate, un groupe de reprise…
Smokey Joe :
Ublo ! Ils reprennent du Warp cette année, l’année dernière ils avaient repris du Ninja Tune.
The Kid :
Il y a plein de festivals en France mais ils ont des structures derrière… Nous, il n’y a rien (rires) !
Smokey Joe :
Des bénévoles ! Des vrais gens !
The Kid :
Avec leur bite et leur couteau (rires) !
Smokey Joe :
T’as acheté le kit de Bear Grylls (rires) ?
The Kid :
Il est excellent ce truc (rires) !
Amnusique :
Et vos projets personnels (IRB, Senbei, Tha New Team), vous allez continuer ?
« Aujourd’hui, je n’ai plus que Smokey Joe et Senbeï et je ne m’en sors même pas… »
Tha New Team – Krypton (feat. BVC)
The Kid :
Tha New Team non ! Ce n’est pas fini-fini mais… pour l’instant, ce n’est pas prêt de repartir (rires) ! Pour moi, c’est mort, mais, on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise ! À l’époque, on était aussi avec Youthstar qui est aujourd’hui ultra-occupé. D’ailleurs, en ce moment, je bosse avec lui sur son prochain EP qui, normalement, devrait sortir l’année prochaine chez Chinese Man. Et bref, on a un peu stoppé Tha New Team lorsque Tha Trickaz a lancé son label Otodayo et que, de mon côté, je terminais Micrology (Senbeï) et Nasty Tricks (Smokey Joe & The Kid). Ça faisait beaucoup de taff et on commençait à beaucoup tourner. J’avais plusieurs projets en même temps : Smokey Joe & The Kid, Senbeï, Tha New Team et je jouais également avec Tha Trickaz ! Aujourd’hui, je n’ai plus que Smokey Joe et Senbeï et je ne m’en sors même pas… Donc, finalement, ce n’est pas plus mal que les choses se soient écartées d’elles-même !
Amnusique :
On dit adieu à la vie de famille sinon…
The Kid :
C’est ça ! Le mec de Tha Trickaz avec qui je bossais, il a deux gosses, moi, j’en ai deux aussi… Et puis je n’habite plus à Paris maintenant donc c’était aussi compliqué pour bosser avec lui. En ce qui concerne Senbeï c’est un peu dur à gérer aussi. Depuis l’été dernier, on est sur la finition de l’album « Running To The Moon », on a eu tout le live à refaire et à reprendre à zéro, il a fallu également refaire toute la partie vidéo, on a eu ensuite le Ulule qui a pris énormément d’importance dans nos emplois du temps… Et maintenant, il y au taquet de dates. Donc, pour trouver du temps pour faire de la musique chez soi, ce n’est pas évident !
Amnusique :
C’est la rançon de la gloire !
The Kid :
Ouais, mais, nous, on a quand même envie de faire de la musique, merde (rires) ! On aimerait bien avoir un peu de temps dans la semaine pour en faire ! Mais bon, Senbeï c’est mon projet de base donc c’est sûr que ça repartira un jour. Ça me fait aussi du bien de sortir un peu de Smokey Joe. Comme avec Youthstar sur son EP par exemple. Je travaille avec lui en tant que Senbeï et j’y apporte ma touche. Mais, avec notre expérience de ces derniers mois, on se rend compte que, malgré tout, c’est pertinent d’être à fond uniquement sur un seul projet. Il y a tant à faire ! Que ce soit musicalement ou administrativement. Par exemple, le nouveau live, on y a passé vraiment beaucoup beaucoup de temps, et, chaque semaine, on rend se compte qu’il pourrait y avoir encore du travail. On tourne seulement depuis deux mois avec ce live et on veut déjà le changer, le rendre encore mieux. C’est infini.
Smokey Joe & The Kid – Live Teaser 2016
Amnusique :
Justement, quel a été le déclic qui vous a poussé à mettre en place cette nouvelle formule live à 5 sur scènes ?
« Quand tu fais de la musique électronique, tu as des gens qui considèrent que tu n’es qu’un DJ et qui pensent que tu n’es là que pour appuyer sur des boutons. Nous, ça nous fait chier… »
The Kid :
Ce n’est pas un déclic, c’est…
Smokey Joe :
Une évolution !
The Kid :
Voilà. On a eu envie de faire ça, on en a parlé, il se trouve que ça tombait au bon moment et on s’est permis de développer le groupe. Par exemple, Kévin ici présent (ndlr : Kévin Amarfio aka Mystro vient de s’assoir près de nous) vient juste d’intégrer le projet, c’est notre nouveau MC. Avant, on tournait avec Blake Worrell. On a également des musiciens sur scène (des cuivres, de la basse, un banjo, un MC qui chante…) parce qu’on trouvait ça cohérent avec l’album, qui est très musical. Donc, autant faire de la musique, avec des instruments ! Nous, on se considère comme des musiciens depuis le début, mais, c’est vrai que, quand tu fais de la musique électronique, tu as des gens qui considèrent que tu n’es qu’un DJ et qui pensent que tu n’es là que pour appuyer sur des boutons (ndlr: The Kid fait référence à un report paru sur leur prestation lors de la dernière fête de la musique à Paris). Nous, ça nous fait chier parce qu’on a toujours eu envie de faire des spectacles vivants où il se passe toujours plein de trucs sur scène, on est toujours nombreux, dès qu’on a pu inviter des chanteurs on l’a fait… Bref, l’étape suivante c’était sûrement ce nouveau live. C’était la volonté du projet de se développer comme ça.
Smokey Joe & The Kid & Mystro sur scène
Amnusique :
L’idée d’inviter des amis sur scène, comme vous l’aviez fait avec Miscellaneous et Youthstar en mars dernier à Bordeaux, c’est quelque chose que vous avez envie de renouveler ou ça relève de l’unicité, en fonction des occasions et des disponibilités de chacun ?
Smokey Joe :
Je pense qu’on a une bonne assise à cinq ! Là, c’était la cerise sur le gâteau, mais le gâteau est très bien et on va le défendre dans cette configuration !
The Kid :
Oui, ce n’est pas le but.
Smokey Joe :
Après ce sont des potes ! Youthstar ça fait dix ans que je le connais, on a bossé plein de fois avec lui…
The Kid :
Il habite à cent mètres de chez moi !
Smokey Joe :
Ça fait dix ans que l’on se croise sur des collaborations. Pierre c’est pareil…
The Kid :
Ils sont sur l’album en plus de ça.
Smokey Joe :
Oui, voilà, c’était donc cohérent qu’ils soient là pour la release party de Bordeaux. Ils étaient également avec nous à celle de Paris.
The Kid :
Djémil était là aussi à celle de l’année dernière.
Smokey Joe :
Ce sont des amis, donc, si on a l’occasion de faire des soirées et des collaborations avec eux, ce sera avec plaisir. Mais l’assise que l’on a avec Mys’ est celle qui nous convient.
The Kid, s’adressant à Mystro :
All right ?
Mystro :
All right ! All right ! All right ! (rires)
Amnusique :
Pour votre deuxième album « Running To The Moon », vous avez pu compter sur une flopée d’artistes pour vous accompagner, on suppose que certains étaient déjà vos amis, mais d’autres rencontres comme Fred Wesley étaient plus…
« Je l’ai kidnappé avec un collègue juste en bas de leur hôtel, à côté de la salle, et on avait une heure top chrono pour partir de l’hôtel, aller enregistrer et le ramener. C’était la mission… »
The Kid :
Fortuites (rires) ! Fred Wesley, c’était vraiment un coup du destin. Il était là, au bon endroit, au bon moment !
Smokey Joe :
Et nous aussi (rires) !
The Kid :
En fait on enregistrait au studio Shaman, à Bordeaux, qui est tenu par un Américain.
Smokey Joe :
Leroooooy Chambers !
Mystro :
Oh yeah !
The Kid :
C’est un ancien instrumentiste qui a bossé avec des mecs assez balaises. Et pendant qu’on enregistrait l’album, il nous a dit « hey, les mecs ! Il y a Fred Wesley qui tourne en France, il va être à Bordeaux à telle date, vous, vous serez à mon studio ce jour-là, est-ce que vous voulez que je l’appelle ? ». Il a donc appelé sa fille qui s’occupe de ses affaires et ils nous ont proposé un montant… beaucoup trop monstrueux pour qu’on puisse se le payer (rires). Mais, on a négocié tant bien que mal et puis ça s’est fait ! Le mec, il est venu huit minutes top chrono, il a enregistré deux freestyles sur le morceau…
Smokey Joe :
Je l’ai kidnappé avec un collègue juste en bas de leur hôtel, à côté de la salle, et on avait une heure top chrono pour partir de l’hôtel, aller enregistrer et le ramener. C’était la mission ! On est arrivés au studio, on a ouvert les micros, fait trois prises et puis voilà… (rires)
The Kid :
On peut dire qu’on s’est payés Fred Wesley, mais, on n’a aucun regret !
Smokey Joe & The Kid x Fred Wesley
Smokey Joe :
C’était un kidnapping !
The Kid :
On n’a pas du tout échangé avec lui, contrairement à R-wan par exemple, avec qui on a joué plein de fois, avec son groupe Soviet Suprem. À chaque fois que l’on se voit, on se check, on se marre bien ! Puppetmastaz c’est pareil, ce sont des mecs adorables, comme Blake Worrell, avec qui on a beaucoup tourné. Youthstar aussi, je le vois tous les jours en ce moment. Le mec de Chill Bump est hyper cool également, on a énormément fait de dates ensemble… Enfin bref, tous les mecs qui sont sur l’album on les connait hyper bien ! Il y a Waahli aussi avec qui on avait déjà bossé…
Amnusique :
Et Pigeon John ?
The Kid :
Pigeon John on ne le connait pas tant que ça, mais, c’est un mec avec qui tu accroches assez facilement. Il est hyper cool, on a fait quelques dates ensemble et on avait le même booker auparavant, on s’aime bien. Après, on n’est pas obligés d’être les meilleurs potes du monde avec tous les gens avec qui ont bossent. Fred Wesley, ce n’était pas le cas, mais ça donne quelque chose de cool quand même.
Amnusique :
Quand on regarde votre répertoire, vous êtes quand même coutumiers des featurings ! C’est par peur de la solitude ?
« Peut-être qu’un jour on sortira un album avec juste dix inédits d’Hugo et moi… C’est possible… »
Smokey Joe & The Kid – Jailhouse Blues (Feat. Blake Worrell)
The Kid :
Ouais, c’est de la flemme (rires) !
Smokey Joe :
On vient de la culture du beatmaking. Et le beatmaking, c’est aussi, sur certains morceaux, laisser la place aux MC. C’est important. Il y a aussi des tracks qui sont juste « en notre nom », il y en a eu d’ailleurs sur tous les EP, c’est quelque chose à laquelle on tient.
The Kid :
C’est du hip-hop à la base. On est – peut-être moins aujourd’hui – vachement influencés par Ninja Tune par exemple…
Smokey Joe :
DJ Shadow !
The Kid :
Tous les premiers albums d’Herbaliser… Dj Krush, Dj Cam… C’était des beatmakers qui avaient une tripotée de featurings. La dernière fois que j’ai vu Herbaliser sur scène, je ne sais pas combien de MC étaient avec eux sur scène. Il y avait au moins dix mecs différents qui venaient rapper. Des mecs qui venaient juste faire un morceau et qui se cassaient. Je trouve ça hyper cool, j’espère qu’un jour on pourra faire ça aussi.
Smokey Joe :
Ce sont des familles ! Cette énergie là, on aime beaucoup parce que chaque artiste apporte sa patte et son énergie. Peut-être qu’un jour on sortira un album avec juste dix inédits d’Hugo et moi… C’est possible…
Amnusique :
Justement, c’était ma prochaine question (rires) !
The Kid :
Nan, moi, je ne pense pas ! Surtout maintenant, avec Kévin qui a intégré le groupe et qu’on a envie de représenter davantage en tant que membre. Il faudra forcement qu’il pose sur le prochain album ou sur le prochain EP, parce que ce sont des morceaux que l’on jouera en live. Après, c’est cool de faire des morceaux sans MC. C’est même génial. Mais on se pose beaucoup de questions lorsque l’on fait un album ! On se demande s’il n’y a pas trop de featurings, si ce n’est pas trop facile…
Smokey Joe :
Ce sont effectivement les questions que l’on se pose (rires).
The Kid :
Mais au bout d’un moment, je pense que l’on s’en tape. Il faut juste que l’ensemble soit cool.
Amnusique :
Il y a beaucoup de morceaux de qualité dans ce « Running » To The Moon » mais il y en a un qui sort indéniablement du lot selon moi, c’est « Smokid All Stars ». Il me rappelle ma jeunesse et le « Paname All Starz » de Sniper… Comment avez-vous eu l’idée de créer ce morceau et comment s’est passé l’enregistrement ?
« On avait envoyé le même bout d’instru à tous les mecs. Ils ont tous posé sur la même chose. Et en écoutant, on s’est rendus compte que ce n’était pas possible… On ne pouvait pas faire le même truc pendant huit minutes… »
Smokey Joe & The Kid – Smokid All Stars (Feat. Waahli, NON Genetic, Pigeon John, ASM, Youthstar, Blake Worrell, Miscellaneous (from Chill Bump), Dj Netik)
The Kid :
Alors, à la base, ce n’était pas du tout ce qui était prévu… En toute honnêteté, je ne me souviens plus comment les choses se sont faites, mais le morceau final n’est pas du tout celui qui était imaginé au début. À la base, moi, je voulais faire un truc hyper bourrin, pas forcémment avec des featurings, pour avoir un morceau vraiment « patate » dans l’album. Au final, les choses ne venaient pas et en écoutant le reste de l’album on s’est rendus compte que ça ne servait pas à grand chose… Et je ne sais pas, au bout d’un moment, on s’est dit qu’on allait faire poser untel, puis un untel et « vas-y, on met tous les mecs qu’on connait, on va faire un morceau de huit minutes, on n’en a rien à foutre » (ndlr : Smokey Joe éclate de rire), il ne passera pas à la radio !
Smokey Joe :
À l’ancienne, le Shit Squad (rires ) !
The Kid :
Moi c’était plus Odd Future ! Tu sais, sur Youtube, il y a un morceau qui dure dix minutes et qui a été vu des millions et des millions de fois… le beat est tout le temps le même et les mecs rappent par dessus la bande. J’adore ce morceau. Je trouvais ça cool de représenter nos potes et notre famille dans un morceau. Dessus, il y a Nongenetic, avec qui on avait déjà bossé, Pigeon John, ASM, qui sont des mecs que l’on connait depuis super longtemps, Youthstar…
Odd Future – Oldie
Amnusique :
DJ Netik !
The Kid :
Netik à la fin oui ! Netik, ça fait hyper longtemps que je le connais, j’adore ce gars, il est adorable. Ça fait mille ans que je veux faire un truc avec lui et je me suis dit, on va niquer le morceau avec un putain de solo de scratch d’un mec qui déglingue tout. Il n’y a que lui pour faire ça ! Ensuite sur le morceau tu as Chill Bump, Charles X… La moitié des feats, on les avait sous la main, à Bordeaux, et le reste, c’était des mecs avec qui on avait déjà collaboré. L’idée, et ça se voit dans le clip et dans la façon dont c’est monté, c’était qu’ils se clashent un peu. Faire un truc de crew ! C’est vrai que ça rappelle un peu des trucs à l’ancienne. Ça ne passera pas à la radio et ça nous va très bien comme ça.
Amnusique :
Je l’écoute en boucle ce titre, depuis des semaines !
The Kid :
C’est cool ! Au début, on avait peur du fait d’écouter huit minutes de la même chose… D’ailleurs, au départ, on avait envoyé le même bout d’instru à tous les mecs. Ils ont tous posé sur la même chose. Et en écoutant, on s’est rendus compte que ce n’était pas possible… On ne pouvait pas faire le même truc pendant huit minutes donc on a changé toute l’instru. Par exemple, quand ASM chante, ce n’est plus la même chose, mais ça s’est fait seulement après. Je suis super content que tu aies aimé le morceau et que tu l’écoutes en entier plusieurs fois. Ça prouve que ça fonctionne !
Amnusique :
C’est même pire, j’aimerais qu’il dure plus longtemps !
The Kid :
(rires ) ! Mais nous aussi !
Smokey Joe :
(rires) ! La version extented !
The Kid :
Mais, je t’avoue, quand tu commences à bosser sur un fichier comme ça sur ton ordi, c’est juste l’horreur ! Enfin, c’était quand même un plaisir. Et on n’a même pas pu le mettre sur le vinyle parce que tu dois respecter des temps pour ne pas dégrader la qualité du son. Mais… bon… on prépare un petit truc (sourire) !
Amnusique :
C’est une exclu ça (rires) !
Et si on vous demandait de choisir votre morceau préféré de l’album ?
« Moi j’adore l’intro […] je trouve que ce morceau a la classe. Il a dix fois plus la classe que tout ce que l’on a fait jusqu’à présent… »
Smokey Joe :
Ça dépend le moment de la journée en fait ! À des moments, tu as envie de te poser et tu vas écouter la fin de l’album ou Running To The Moon, à d’autres, tu vas avoir envie de bouger la tête partout et tu écouteras Pretty Good Love…
The Kid :
Moi j’adore l’intro ! Elle ne définit pas l’ensemble de l’album, bien heureusement, mais elle te montre un peu tout de même ce qu’il va se passer. Même si c’est un gros gros sample, abusé, d’un mec qui a été samplé mainte et mainte fois (rires) – je te rassure, il y a quand même des arrangements – je trouve que ce morceau a la classe. Il a dix fois plus la classe que tout ce que l’on a fait jusqu’à présent. Tout ce que l’on a essayé de faire, qui sonnait un peu jazz, ça n’a jamais approché de cette classe-ci. Quand tu l’écoutes, tu peux te détendre et te dire que tu vas passer un bon moment, quoi qu’il se passe derrière. J’adore également le morceau avec Pierre et j’adore le jouer en live ! On l’a un peu changé pour la scène, maintenant, il y a des solos de cuivre, du banjo… Sinon il y a aussi Please Come Home qui est hyper dansant… En fait, tous les morceaux sont cools et uniques. Chaque morceau à sa place.
Smokey Joe & The Kid – Ouverture
Amnusique :
On va terminer l’interview avec des réponses du tac-au-tac !
J’ai pris chacun des morceaux de l’album et je vais vous poser une question qui sera en rapport avec son titre.
Amnusique :
On commence par l’Ouverture !
Quelle est la première chose que vous faites en ouvrant les yeux le matin ?
The Kid :
Je regarde mes mails (rires).
Smokey Joe :
Heu… Je regarde si il fait beau ?!
The Kid :
La première chose que je fais en ouvrant les yeux, c’est pleurer, parce que c’est quelqu’un qui m’a réveillé ! J’ai des gosses, et, en général, je ne me réveille jamais de mon propre gré (rires).
Amnusique :
On passe à Running To The Moon !
La personne ou l’artiste que vous enverriez pour un aller sans retour sur la lune ?
« On arrêtera de nous dire « je ne vais pas booker ce groupe, j’ai déjà booké Caravan Palace, ça y ressemble… »
The Kid :
Ben… Matthieu (rires) !
Smokey Joe :
Le bataaaard (rires) ! Maître Gims !
The Kid :
Caravan Palace ! Comme ça, on arrêtera de nous dire « je ne vais pas booker ce groupe, j’ai déjà booké Caravan Palace, ça y ressemble ! » (rires). Comme ça, on pourra enfin jouer dans des putains de gros festivals (rires).
Amnusique :
Just Walking !
Le quartier idéal pour se dégourdir les jambes à Bordeaux ?
The Kid :
Le quai ! Ouais, le long des quais.
Smokey Joe :
Ouais, c’est là que tu te dégourdis !
Amnusique :
On passe à Six Feet Below.
L’artiste six pieds sous terre avec qui vous auriez rêvé de collaborer ?
Smokey Joe :
Tuuuupaaaac (rires) ! Hm… Je sais pas…
Amnusique :
Gérald De Palmas ?
The Kid & Smokey Joe, en chœur :
Baaaaaaah (rires) ! Mais il n’est pas mort putain.
Smokey Joe :
Allez, Miles Davis.
The Kid :
On a déjà collaboré avec lui non (rires) !?
Smokey Joe :
Ah bon (rires) ?
Amnusique :
Bank Holiday :
Un jour férié idéal pour Smokey Joe & The Kid c’est quoi ?
Smokey Joe & The Kid – Bank Holiday
The Kid :
Tu as compris la référence, c’est la première fois (rires) ! Heu… Je ne sais pas… Pâques ! Parce que j’aime bien qu’on me cherche les œufs (rires) !
Smokey Joe :
(rires) ! La graaaaande classe !
Amnusique :
On passe maintenant à Funny Guy !
L’artiste le plus taré que vous ayez rencontré ?
« En général, quand tu cherches des mecs tarés, ce sont souvent les MC… »
Smokey Joe :
Ça dépend quel type de folie !
The Kid :
Pigeon John !
Smokey Joe :
Ah oui !
The Kid :
Ou Blake Worrell ! En général, quand tu cherches des mecs tarés, ce sont souvent les MC (rires). Mais, en fait, non… Parce que Pigeon John, on ne l’a pas vu dans tous ses états (rires) !
Smokey Joe :
Moi, j’ai vu d’autres artistes dans tous leurs états (rires) ! Allez, on passe (rires) ! Joker !
Amnusique :
Prohibition 2 :
Vous preferez boire l’apéro avec R-wan ou avec Yoshi ?
The Kid & Smokey Joe, en chœur :
(rires) ! Alors, on va passer aussi, sinon on va dire des méchancetés !
Smokey Joe :
Les deux ensemble ce serait marrant (rires). Et dangereux !
Smokey Joe & The Kid – Prohibition (Ft. R-Wan)
Amnusique :
On passe maintenant à la question So Sexy :
Vous préférez chopper Brigitte Fontaine en porte-jartelles ou Régine sur une plage nudiste ?
Smokey Joe :
(rires) ! Vraiment aucun des deux !
The Kid :
(rires) ! Moi, j’adore la pizza !
Amnusique :
Please Come Home :
Si je vous prête ma go-pro, vous me faites le ramake de votre clip ce soir au Bikini ?
The Kid :
Ouais, carrément ! Mais c’est un coup de chance, ce n’est pas dit que ta Go Pro revienne sur scène (rires). Si tu vois par où elle passe dans le clip, tu n’as pas forcement envie qu’elle te revienne d’ailleurs (rires) !
Smokey Joe & The Kid – Please Come Home
Amnusique :
On passe à la question Smokid All Stars :
Vous êtes plutôt Ringo Starr ou Joey Starr ?
« Joey Starr, il n’a pas encore fini sa carrière donc on ne peut pas tellement dire s’il est talentueux ou pas… »
The Kid :
Ah, moi, Ringo Starr, clairement ! Joey Starr, il n’a pas encore fini sa carrière donc on ne peut pas tellement dire s’il est talentueux ou pas (ndlr : Smokey Joe éclate de rire). Au vue des derniers événements…
Smokey Joe :
Tu vas prendre une claaaaaque ! Tu vas prendre une claaaaaque (rires) !
The Kid :
Je ne sais pas ce que ça vaut son dernier projet Caribbean Dandee, je ne sais pas ce que c’est… Mais bon, je pense que les Beatles ils ont trop le swag (rires) !
Amnusique :
Ce sera la phrase de l’interview (rires) ! The Gravel Sack Incident :
Samy Naceri qui se met au Slam et qui sort un morceau intitulé « bloc de béton », ça vous laisse de marbre ou vous lui jetez la pierre ? Est-ce que vous l’avez écouté d’ailleurs ?
« Il n’y a pas grand chose à en tirer ! Avec son buzz de merde… Des fois je crois qu’il faut savoir se la fermer…… »
Sami Naceri – Une Seconde Chance
The Kid :
Oui oui… Moi, je ne vais pas lui jeter la pierre…
Smokey Joe :
Ouais, il se l’est jetée tout seul la pierre ! Attachée au mollet (rires) !
The Kid :
Il n’y a pas grand chose à en tirer ! Avec son buzz de merde… Des fois je crois qu’il faut savoir se la fermer…
Smokey Joe :
Après, il ferait peut-être un bon score chez Pêche, Nature et Tradition avec son clip (rires) !
The Kid :
Moi, je l’ai regardé une fois en entier, c’est abominable ! Je ne comprend pas comment… Il y a toute une équipe derrière quoi ! Il y a un chef de projet…
Smokey Joe :
Et personne ne lui a dit « mec, tu vas droit dans le mur » (rires) !
The Kid :
Ou alors, le mec, il a tout fait tout seul, il a tout payé… Les acteurs, ça doit être des intermittents. Ou alors, ce sont des potes et ils sont comme lui (rires) !
Amnusique :
Yersterday Is Gone :
Qu’est ce que vous faisiez hier à la même heure ?
The Kid :
Je changeais des couches et je regardais la télé !
Amnusique :
On termine avec Learning Through The Way
La chose la plus importante que vous ayez apprise durant votre carrière ?
Smokey Joe :
La patience.
The Kid :
Le dictat (rires). L’intolérance ! L’impatience ! Nan, je ne sais pas…
Smokey Joe :
Apprendre à faire les choses par soi-même aussi. Se sortir les doigts (rires) ! On apprend à se connaître aussi !
The Kid :
Je ne sais pas si on apprend des trucs précis et très ponctuels. On évolue assez lentement, mais sûrement ! On n’apprend pas à faire de la musique tout seul. C’est compliqué comme question…
Amnusique :
Merci messieurs d’avoir accepté de répondre à toutes ces questions ! Je vous laisse le mot de la fin ?
The Kid :
Quéquette.
Smokey Joe :
Bikiniiiiiii !
Smokey Joe & The Kid en chœur :
Quéquette et Bikini (rires ) ! Quéquette au Bikini !
Smokey Joe & The Kid & leurs semelles
Publié par : Guillaume, Catégorie(s) : Entretiens
Graphiste et illustrateur dans une agence de communication le jour, administrateur et rédacteur web la nuit, Guillaume est le fondateur du site Amnusique.
Sa plus grande fierté ? Il est Carolomacérien. Sa plus grande honte ? Il a possédé (et écouté) l’album de K-Maro durant son adolescence. L’artiste le plus présent de sa playlist ? Très certainement Parov Stelar.