Kakkmaddafakka – Gangsta
Aujourd’hui Amnusique vous propose de vous ambiancer et de vous agiter avec le morceau « Gangsta » du groupe Norvégien Kakkmaddafakka. On vous l’accorde bien volontiers, Kakkmaddafakka est une formation peu commune, presque à l’opposé de ce que l’on a l’habitude de vous faire découvrir ici. Ce qui fait la particularité des Kakkmaddafakka, hormis leur nom imprononçable, ce sont sans doute ces mélanges d’influences et de styles musicaux qui imprègnent chacune de leurs mélodies, cette façon si particulière de chanter, à la limite du faux et ces refrains entêtants qu’on ne peut s’empêcher de chantonner. Le groupe est composé de huit membres, plus déjantés les uns que les autres, avec des looks et des visages d’adolescents semblant tout droit sortir du film « Maman j’ai raté l’avion » ou de certaines productions de Spielberg. Que vous découvriez ces Norvégiens en CD, dans votre lecteur MP3 ou sur scène, une chose est certaine, Kakkmaddafakka ne vous laissera pas indifférents.
Kakkmaddafakka a vu le jour en 2004 à Bergen, au sud-ouest de la Norvège, sous l’impulsion des frères Vindenes et de leurs amis de lycée, Stian Sævig et Jonas Nielsen (qui a quitté le groupe début 2014). Le groupe fut initialement formé avec une idée un peu loufoque en tête, celle de réaliser un concert unique au centre de jeunesse de Ungdomshuset 1880, censé devenir le plus incroyable spectacle que la ville de Bergen ait jamais connu. Devant le succès généré par ce projet éphémère et l’instance d’un public conquis, les quatre acolytes décidèrent de transformer ce délire entre potes en un véritable groupe de musique, les Kakkmaddafakka.
Kakkmaddafakka prend donc d’abord forme autour de ses quatre membres fondateurs qui disposent tous d’une formation musicale plutôt classique, obtenue grâce, ou plutôt à cause, des instruments que leur ont imposés leurs parents durant leur jeunesse. Si le groupe n’est à la base qu’un quatuor, on pourrait pourtant aisément lui associer la célèbre devise qui voudrait que « plus on est de fous, plus on rit ». En effet, leur vision maximaliste de la prestation scénique les incite à inviter, tant que l’espace sur les planches le leur permet, bon nombre de leurs amis à se produire avec eux sur scène. Après de multiples départs et arrivées, Kakkmaddafakka trouve finalement son équilibre à huit membres. Autre particularité de la formation, elle est composée de plusieurs danseurs qui se produisent durant les lives sous le nom de Kakkmaddachoir.
Les Norvégiens, qui n’avaient connu que la scène depuis la création du groupe, vont être vite confrontés à de réelles difficultés quand ils décident, en 2007, d’enregistrer et d’auto-produire leur premier album. Ils ne sont alors âgés que de 15 à 17 ans et n’ont absolument aucune expérience en matière de production musicale. Pire encore, leur ami, Matias Tellez, qui devait entièrement s’occuper de la production de cet album, nommé Down To Earth, n’était âgé que de 15 ans. Malgré la qualité évidente de l’écriture et la bonne volonté de chacun, le résultat de ce premier opus est chaotique et son enregistrement manque cruellement de qualité technique. Kakkmaddafakka ne voit pourtant pas cette tentative comme un échec mais plutôt comme une étape d’apprentissage indispensable à la suite de son histoire. Malgré plusieurs critiques négatives, Down To Earth atteindra tout de même la vingtième marche du classement des ventes d’albums Norvégiens VG cette année là.
Fort de ce premier album en poche, les Kakkmaddafakka décident de revenir à ce qu’ils savent faire de mieux : monter sur scène. L’originalité et le dynamise de leurs performances leur ouvrent les portes de plusieurs festivals à travers l’Europe et le Monde comme l’Iceland Airwaves, le Montreux Jazz Festival, Le Secret Garden Party, le NXNE de Toronto ou encore le Melt Festival en Allemagne. En 2008, Kakkmaddafakka sera nommé aux MTV Europe Music Awards aux côtés de Madcon, Ida Maria ou encore Erik Og Kriss dans la catégorie « Meilleur groupe Norvégien ». C’est finalement le dernier cité qui remportera le prix.
Trois ans après la sortie de Down To Earth, les Norvégiens décident de retourner en studio pour enregistrer un deuxième album. Pour cela, les Kakkmaddafakka s’entourent du producteur Erlend Øye, le leader des Kings of Convenience et de The Whitest Boy Alive, lui aussi originaire de Bergen. Erlend apportera toute son expérience à ses compatriotes. Il leur inculquera notamment l’importance des détails lors de la création d’un album, de l’obligation de raconter une histoire à travers leur musique et surtout la nécéssité de prendre son temps pour que la qualité soit au rendez-vous. De cette collaboration est né « Hest », un opus de neuf morceaux qui met fin à l’étiquette de groupe « uniquement fait pour la scène » qui collait à la peau des Norvégiens depuis leurs débuts. Restless, Your Girl, Self-Esteem, Make The First Move, Is She, Touching (le premier titre qui nous avait fait apprécier le groupe), Heidelberg, Drø Sø et Gangsta que l’on vous présente aujourd’hui, sont les neuf petits bijoux qui composent ce deuxième album hors du commun. Les styles et influences partent dans tous les sens et le résultat est jouissif. Hest est un mélange entre le Rock des Two Door Cinema Club et celui des Beatles, utilisant des sonorités proches de celles de Queen ou de Supertramp avec parfois même quelques références tirées du Reggae. La magie Øye a opéré, le pari est réussi.
Après avoir sillonné l’Europe entière en 2012, Kakkmaddafakka revient l’année suivante avec un nouvel album qui sera une nouvelle fois produit par Erlend Øye. Il faudra six mois aux huit amis pour finaliser ce troisième opus, beaucoup moins dansant que le précédent (et moins intéressant selon nous), qui prendra tout naturellement le nom de « Six Months Is A Long Time ». Un EP intitulé « Split Remix » sortira également en 2014, avec les morceaux Lie et Someone New, respectivement remixés par KDMS et Roosevelt. Bonne écoute à toutes et à tous.
Pays : Norvège.
Style musical : Rock, Pop, Indie-RnB.
Nom(s) : Axel Vindenes, Pål Vindenes, Stian Sævig, Kristoffer Van Der Pas, Sebastian Emin Kittelsen , Lars HelmikR aaheim-Olsen, Martin Sande, Sverre Sande.
L’info en plus : Kakkmaddafakka est un néologisme créé à partir des mots Cock, mother et fucker. On vous épargnera la signification de ceux-ci.
Site web : ici
Maison de disque : Bubbles records.
Publié par : Guillaume, Catégorie(s) : Nos morceaux, Pour s'agiter, Pour s'ambiancer
Graphiste et illustrateur dans une agence de communication le jour, administrateur et rédacteur web la nuit, Guillaume est le fondateur du site Amnusique.
Sa plus grande fierté ? Il est Carolomacérien. Sa plus grande honte ? Il a possédé (et écouté) l’album de K-Maro durant son adolescence. L’artiste le plus présent de sa playlist ? Très certainement Parov Stelar.
