Amnusique

Des sons qui restent en tête

jeudi

28

mai 2015

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Kognitif – Soul Food (Album)

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Kognitif Soul Food

Après les succès de My Space World et de Monometric, Cyril Capra aka Kognitif revient avec un tout nouvel album. Dévoilé le 26 mai dernier, Soul Food est un album de 15 titres résolument porté sur la musique Soul, qui vient casser avec le style de ses deux précédents opus. Le Poitevin laisse ainsi de côté ses influences trip-hop et ses ambiances magnétiques pour se rapprocher davantage des styles de ses confrères Cee-Roo, ProleteR, Al’tarba et Degiheugi. Kognitif a-t-il réussi le pari de ce changement de style ? Amnusique décortique pour vous le nouvel opus du Beatmaker et vous dévoile la liste de ses coups de cœur.


Just Another Day (Piste 1) :
On débute ce repas Soul de quinze plats, soigneusement concocté par Kognitif, avec le titre Just Another Day. Ce petit amuse-bouche à l’introduction aux faux airs du Retrograde de James Blake met directement l’auditeur en appétit pour le reste de l’album qui s’annonce comme un divin festin, presque aussi copieux que celui de la Scène. Ce morceau explosif se révèle petit à petit à nos oreilles, à la manière d’un feu d’artifices qui nous amènerait jusqu’à son bouquet final. Quel pied.


Soul Food (Piste 2) :
Le morceau éponyme de l’album, Soul Food, nous permet de continuer la dégustation sur une note à la fois dynamique et envoûtante qui nous rappelle les mythiques Sporto Kantès. Dans ce Soul Food qui porte parfaitement son nom, on découvre un savoureux mélange entre les succès Lee et Whistle du duo, respectivement révélés par les publicités des marques Renault et Garnier. Peut-être que ce titre donnera des idées aux publicitaires.


My Freedom Has No Price (Piste 3) :
Le troisième morceau intitulé My Freedom Has No Price nous emmène cette fois-ci dévorer les spaghettis des Westerns du même nom, dans une atmosphère survoltée digne des plus grands films de Quentin Tarantino. Les indiens n’ont qu’à bien se tenir, Kognitif a sorti le Colt gros calibre.


Letter To My Last Love (Piste 4) :
Décidemment, les pistes s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. Le Poitevin nous amène maintenant dans un univers plus envoûtant dans un style similaire à celui du beatmaker Degiheugi, dont nous présentions l’excellent dernier opus il y a quelques jours. Letter To My Last Love se dévoile à nous comme une jolie déclaration d’amour entre abstract hip-hop et trip-hop, très proche de certains morceaux de son, remarquable et remarqué, deuxième album « Monometric ».


That’s Where It All Started (Piste 5) :
Le cinquième titre nous plonge dans une ambiance cinématographique des années 80. Avec That’s Where It All Started, on a comme l’agréable sensation de revivre une folle course poursuite avec De Funès, rythmée par une bande originale de Raymond Lefevre réorchestrée tour à tour par Deluxe et Hocus Pocus.


Common Ground (feat The Mic Jordan) (Piste 6) :
On enchaîne avec Common Ground, réalisé en featuring avec The Mic Jordan, un rappeur originaire de l’Utica (état de New-York). Il s’agit du premier titre réellement hip-hop de l’album. Son univers rappelle celui du Toulousain Al’Tarba et ses paroles, distillées par le MC New-Yorkais, associées aux notes de piano réussissent le difficile pari de trouver un terrain d’entente entre rap et soul.


Yeah Yeah Yeah (Piste 7) :
Nous en sommes presque à la moitié de l’album et c’est le moment choisi par Kognitif pour dégainer la caisse de vin qui va faire décoller tante Yvonne de sa chaise. Yeah Yeah Yeah ce sont les trois onomatopées qui sortiront de votre bouche après la dégustation de cette cuvée d’exception. Une cuvée à base de trois cépages : du Cee-Roo, du ProleteR et du The Geek X VRV. Pour une fois qu’on ne vous conseille pas d’éviter les mélanges.


♥ The Message (Piste 8) :
On va coucher tante Yvonne et on passe à The Message, l’un des morceaux les plus calmes de Soul Food. Aux frontières de l’érotisme, les sonorités douces et sensuelles de la mélodie du Poitevin pourraient presque nous pousser à jouer avec les lettres de ce message pour le métamorphoser en un somptueux massage.


♥ Tribute To The Classics (Piste 9) :
Le met auditif numéro 9 est certainement le plus personnel de l’artiste. Comme son nom l’indique, Tribute To the Classics est un hommage rendu par Kognitif aux artistes qui ont inspiré sa musique et qui ont forgé son identité. Vous aurez sans doute reconnu le mythique Organ Donor de Dj Shadow réutilisé dans le morceau.


♥ Punish Me (Piste 10) :
Le titre Punish Me est notre deuxième gros coup de cœur après celui déclenché par Just Another Day. La dixième piste est un savoureux mélange entre la puissante mélancolie d’un Future Blind de Pretty Lights et l’écrasante efficacité des percussions d’un While I Was Playin’ Fair de Gramatik. On aurait presque envie d’être punis et d’écouter 100 fois le morceau à l’impératif.


♥ Whatever (Piste 11) :
En tant que fans des morceaux de Parov Stelar, il est impossible pour nous de passer à côté de petit bijou aérien qu’est Whatever et de ne pas y trouver une ressemblance avec les anciennes productions du maître Autrichien. Parov Stelar, ce n’est pas uniquement de l’électro-swing utilisé pour la pub Fiat (entre autre), ce sont aussi des morceaux d’une beauté étourdissante et quelques albums inconnus du grand public qui méritent vraiment le détour. On mettrait presque notre oreille à couper que le Poitevin s’est fortement inspiré du magnifique Seven And Storm paru au début des années 2000 (Tell Me, If I Had You, Faith, Powder, Warm Inside, Storm…) pour composer ce Whatever.


Twenty Past Four (Piste 12) :
Amnusique continue sa dégustation avec le douzième morceau. Comme nous vous le présentions dans notre article de la semaine dernière, Twenty Past Four est un titre à mi-chemin entre les univers d’Al’Tarba, de ProleteR et de Chinese Man, voguant entre sonorités abstract hip-hop et électro-swing, bien moins trip-hop qu’à l’accoutumée. Il s’agit de notre troisième gros coup de cœur de l’album.


♥ Geronimo vs. Buffalo Bill (Piste 13), Mustang Melody (Piste 14), Walking On Sunshine (Piste 15) :
En guise de dessert, Kognitif offre à son public un petit café gourmand composé de trois morceaux aux ambiances assez similaires les unes des autres. Après avoir traversé différents styles et influences, le Poitevin conclue son Soul Food au milieu des contrées arides et sèches des déserts Texans.


Conclusion : Kognitif est parvenu à nous surprendre avec ce troisième album. Le Poitevin s’est éloigné de ses sillons de prédilection que sont le trip-hop et l’abstract hip-hop pour nous offrir un opus radieux et dansant, gorgé d’influences diverses. Il réussit ainsi la difficile performance d’allier les styles que sont l’électro, la soul, le swing et le hip-hop avec une habileté et une cohérence assez bluffante. La ligne directrice basée sur la musique Soul est totalement respectée du début à la fin de l’album, même si l’artiste s’est parfois accordé quelques libertés en greffant plusieurs clins d’œil cinématographiques à ses productions. Soul Food est l’album indispensable pour les longues heures de route qui vous séparent des vacances. Bonne écoute à toutes et à tous.

Pays : France.
Style musical : Trip-Hop , Abstract Hip-Hop.
Nom(s) : Cyril Capra.
L’info en plus : Kognitif a rencontré Jeanette Robertson sur Facebook avant de collaborer avec elle. Cette chanteuse Canadienne a aussi participé au titre Whiskey Lullaby sur ce même album Monometric.
Site web : ici
Maison de disque : /.

Publié par : , Catégorie(s) : Albums et EP, Analyses

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