Ricard S.A Live sessions – Toulouse
Le 6 avril dernier, la tournée Ricard S.A Live Sessions posait ses valises à Toulouse, le temps d’une soirée exceptionnelle où FUZETA, Hyphen Hyphen et Jabberwocky se produisaient tour à tour sur la mythique scène du Bikini. Ces concerts gratuits organisés à Paris et en Province ont un but très simple, celui de mettre à l’honneur la crème la scène indépendante Française, le Lauréat du Prix Ricard S.A ainsi que plusieurs premières parties repérées tout au long du du concours. Depuis ses débuts en 1988, le Ricard S.A Live Music a organisé plus de 500 concerts et a vu défiler près de 7 millions de spectateurs. Amnusique était présent au Bikini pour cette session et vous livre un mini-report de cette soirée riche en surprises et en découvertes.
FUZETA, la jolie découverte en ouverture
C’est le quatuor d’Indie Pop FUZETA a qui revient la lourde tache d’ouvrir le bal de ce Ricard S.A Live Sessions de Toulouse. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, les FUZETA sont les Lauréats du Prix Ricard S.A Live Music de cette année. Cette victoire leur offre ainsi la possibilité de se produire dans toute la France aux côtés d’Hyphen Hyphen et de Jabberwocky. Le groupe est composé de Jérémy, Charles, Dorian et Pierre, trois frères originaires de Vannes (Jérémy étant un ami d’enfance). Leur univers musical est assez éloigné de ceux des groupes qu’ils précédent sur scène mais leur puissance vocale a le mérite de réveiller le public. Les titres Dive et Y que nous avions écoutés avant de nous rendre au Bikini prennent une dimension bien plus rock sur scène, et c’est franchement agréable. Les voix mêlées des frères réussissent le pari difficile de nous transporter dans des souvenirs d’enfances, baignés par celles des chanteurs de U2 et de Nirvana. Bono et Kurt Cobain, de bien jolies analogies pour un groupe prometteur qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Hyphen Hyphen, la claque de la soirée
Voilà un groupe qui aura su mettre tout le monde d’accord. Après FUZETA, c’est au tour d’Hyphen Hyphen d’embraser la scène du Bikini. La salle s’est bien remplie et les fans du groupe sont au rendez-vous, arborant, pour la plupart, des peintures tribales visiblement caractéristiques d’Hyphen Hyphen. À dire vrai, nous avions déjà écouté quelques morceaux de ce jeune groupe originaire de Nice mais nous ignorions tout de leurs prestations scéniques et de leurs rituels. Dès les premières notes, nous sommes conquis. La mise en scène est vraiment plaisante et les membres d’Hyphen Hyphen s’approprient parfaitement l’espace. Adam, Line et Zaccharie, accompagnés de leurs instruments respectifs, occupent les trois recoins du plateau pendant que la chanteuse du groupe, Santa, gravite et se déchaîne autour d’eux, comme habitée par la voix de Janis Joplin, le coffre d’une Tina Turner et l’énergie des Shaka Ponk. On ne sait pas ce qu’elle prend mais sa prestation est fantastique, et quelle voix ! La Niçoise se permet même de se débrancher quelques instants de sa prise 15 000 volts pour s’offrir un bain de foule avec Ricky, la mascotte du Ricard S.A. Live. Allez voir Hyphen Hyphen en live, c’est grandiose.
Jabberwocky, vers un live plus électro
Les Jabberwocky sont les derniers à rentrer en piste. Nous avions raté le trio Poitevin lors de son passage au Télégramme, pas question cette fois-ci de louper ne serait-ce qu’une miette de leur live. Le concert débute, le son est puissant et bien plus électro qu’à l’acoutumé. Les titres s’enchaînent parfaitement, au rythme des jeux de lumière et des vidéos projetées sur l’écran derrière les artistes. Les téléphones portables des groupies sont de sortie pour filmer (un peu trop même) le live des jeunes étudiants en médecine. Nous sommes heureux d’enfin pouvoir découvrir de nos propres oreilles les Quantif, Playground (chanté par Manu) et Pola qui nous avaient tant fait vibrer en MP3. La fin de Photomaton, certainement le morceau le plus connu du groupe, entraîne finalement le départ d’une bonne partie de la salle, venue uniquement pour « entendre la musique de la pub ». Pas plus mal. Nous voici débarrassés des ingrats. Le concert est gratuit mais rester jusqu’au bout de la prestation semble être un effort insurmontable pour ces quelques énergumènes.
Malgré une salle à moitié pleine, et des spectateurs plutôt amorphes, les Jabberwocky ont assuré le show jusqu’au bout. Le spectacle aurait été un poil plus parfait avec la présence d’une chanteuse pour épauler les trois membres du groupe. Nous avons d’ailleurs interrogé Simon Louis Pasquer, le DJ du groupe, sur cette absence de chanteuse :
Simon : Certains des featurings de l’album sont venus, mais uniquement sur les dates de Paris et de Poitiers. Il n’est pas évident de les faire venir tous et tout le temps, pour une question de logistique. Mais c’est aussi voulu de ne les inviter que de façon occasionnelle, de façon « happening ».
Il s’agit de la version Beta d’un nouveau live qui a encore besoin de se construire. Le groupe va travailler pour que celui-ci devienne celui des trois Jabberwocky, sans que l’on ressente cette frustration d’absence de chanteuse. Un live plus électro en somme.
La tournée Ricard était une belle fenêtre pour pouvoir dévoiler des nouveaux morceaux et tester des choses.Si vous avez l’occasion de revenir nous voir dans les prochains mois, il est fort à parier que vous ne verrez pas la même chose. Ce sera encore différent à l’automne.
Merci à Simon pour ses précieuses réponses.
Conclusion :
Les +
↑ C’est gratuit
↑ C’est au Bikini, l’une des meilleures salles de concert de France
↑ C’est un jour férié
↑ C’est l’occasion de découvrir les jeunes talents prometteurs de la scène Française
↑ Ricky la mascotte, cro mignonne
↑ Public de 7 à 77 ans
↑ Hyphen Hyphen, une révélation
Les –
↓ Un public pas forcément à la hauteur parfois
↓ Des réservations de places valables que jusqu’à une certaine heure
↓ Qui dit concert gratuit, dit les quelques boulets qui vont avec
↓ L’absence de chanteuse pour le live de Jabberwocky (même si Simon nous en a expliqué la raison)
Crédits Photos : Rod.
Publié par : Guillaume, Catégorie(s) : Analyses et reportings, Artistes, Concerts, Entretiens
Graphiste et illustrateur dans une agence de communication le jour, administrateur et rédacteur web la nuit, Guillaume est le fondateur du site Amnusique.
Sa plus grande fierté ? Il est Carolomacérien. Sa plus grande honte ? Il a possédé (et écouté) l’album de K-Maro durant son adolescence. L’artiste le plus présent de sa playlist ? Très certainement Parov Stelar.